Formidable shit !

Effectivement, comme le souligne la bande du livre, c’est une sorte de Breaking Bad à Besançon. J’ai vraiment kiffé Shit, de Jacky Schwartzmann parce que l’histoire est marrante et haletante et aussi parce que l’écriture en est aussi jouissive que les chroniques les plus drôles de nos plus drôles des chroniqueurs. Avec force références à ce qu’il se passe aujourd’hui. Un plaisir, que dis-je, des plaisirs à chaque page et à chaque début de chapitre vu qu’on ne s’attend jamais à ce qu’il va se passer à la suite d’un cliff hanger.
Notre héros, Thibault, mec normal plutôt effacé et sans ambition est CPE (conseiller d’éduc) dans un collège près de Besançon. Il habite depuis peu dans une cité et son porche est un four, soit l’endroit où se tiennent les dealers et où s’approvisionne tout le petit monde des alentours. Le plus terrible, c’est qu’il lui faut montrer ses papiers et patte blanche au sauvageon qui garde le spot. Un petit caillera sans foi ni loi. Et un jour, bim bim bim, règlement de compte sanglant entre bosses de la dope, kalach à gogo, et les deux frangins albanais qui œuvraient là sont abattus. Une fois l’enquête faite mais non résolue et le four déserté, Thibault se glisse dans le repaire avec une voisine. Il n’y a rien sauf que… ils découvrent une planque tellement astucieuse que même la flicaille n’a rien trouvé. Il y a là des dizaines de kilos de shit. Ça serait dommage de gâcher, se disent Thibault et Myriam, d’autant que cet argent peut servir aux nécessiteux, et dieu sait s’il y en a ! Car ce sont des âmes pures et compassionnelles, ni l’un ni l’autre n’ayant pour objectif de s’enrichir.
Ainsi, armés de louables intentions, nos deux novices vont reprendre l’affaire non sans avoir placé un vrai caillera grassement payé pour faire le job alors qu’il se sait pas du tout d’où viennent les ordres. Et la dope. Et tous les businessboys de la toxicocité de ruser pour piquer le trésor planqué qui représente un pognon de dingue.
Alors bien sûr, tout ne va pas se passer comme sur des roulettes et c’est rien de le dire. Ça foisonne d’idées et de rebondissements, on craint pour la peau de tous nos bienfaiteurs, on a mal pour eux.
Ce livre est vraiment d’une drôlerie totale, je ne m’en remets pas, je regrette de l’avoir lu car je ne pourrai plus le découvrir. Vous voyez ce que je veux dire…

Shit de Jacky Schwartzmann 2023 aux éditions du Seuil, 320 pages, 19,50 €.

Texte © dominique cozette

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