La rootsitude d'Hélène Frappat

N’oublie pas de respirer est un tout petit livre de 90 pages mais tellement sensuel que je ne peux qu’encourager les amoureux de la Corse à le renifler. Oui, le renifler car il est tout entier centré sur les souvenirs odorants et colorés de ce pays magnifique dont sa famille est issue, précisément d’une vallée perdue où les autochtones ne connaissent rien des autres, de l’autre côté de la montagne ou même de la mer si proche.
Car ici, c’est la pure sauvagerie que retrouve la jeune Hélène chaque été, auprès de ceux qui sont restés là, vivant de chasse et de cueillette, lavant encore au lavoir, et utilisant les plantes pour ce qu’elles offrent. Les petits vacanciers, eux, se jettent dans le torrent glacé et escaladent les vieux ponts génois, traquent les bêtes sauvages et deviennent des petits loups garous.
C’est un livre impressionniste splendide, qui dépeint les racines de l’auteur, rend hommage aux anciens et met des mots où personne n’a pensé à le faire. Si comme moi vous aimez la Corse, ce petit livre vous y emmène au plus profond pour quelques piécettes.

N’oublie pas de respirer d’Hélène Frappat chez Actes Sud, 2014. 90 pages, 12 €.

Texte © dominique cozette

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