La personne qui se cache dans toutes ces images est chinoise. C’est un artiste, Liu Bolin, connu comme le loup blanc dans la neige et je vous jure que c’est mérité. Chacune de ses oeuvres est bluffante. Scotchante. Impressionnante. D’autant que ce n’est pas gratuit, de se planquer comme ça. C’est venu à la suite d’une immense frustration, d’un terrible événement subi par lui à cause des jeux olympiques.
Comme partout, ces jeux que les pays s’arrachent ont une face cachée plus ou moins pourrie dont on entend parler de plus en plus. Expropriation sordides, sans compensations ou très peu, démantèlements de quartiers, destructions faites sauvagement et mises à la rue de populations sans importances, voilà de quoi a été victime ce peintre qui a lutté pour la sauvegarde d’une magnifique architecture qui abritait les ateliers d’artistes.
Un matin, il a retrouvé le sien, comme les autres, détruit. Un tas de gravats fumait encore en lieu et place de son cher atelier. Il a compris qu’il faisait désormais partie des invisibles, des disparus sans importance. Et en a fait la première oeuvre de la série, avec son corps repeint exactement comme les pierres du décor, et devenu invisible.
Depuis, il continue. Chaque oeuvre regroupe performance, peinture et photo. C’est joyeux et très amusant de le repérer dans le décor. En grand tirage, c’est superbe, aucune retouche, bien sûr. A vous de vous émerveiller !
Cette superbe expo se trouve dans le haut marais, galerie Paris-Beijing, 54 rue du Vertbois 75003. Cliquez sur le site où vous pourrez voir de très nombreuses autres photos de Liu Bolin. L’expo, c’est jusqu’au 9 mars.
Texte © dominique cozette