Un texte de Françoise Héritier que j’avais gardé par devers moi au cas où. Le « cas où » pourrait bien être cette journée du 8 mars. Mais les choses ont changé. Aujourd’hui, les hommes ne nous considèrent plus de la même façon. Pour la bonne raison qu’ils sont devenus, notamment les hommes politiques, ce qu’ils nous reprochaient d’être au premier paragraphe et partiellement au deuxième. (Genre : c’est çui qui dit qui y est…). Pas sûre que ce soit un signe d’évolution…
Dans notre société, l’homme est dominant et a mis en place toutes sortes de stéréotypes pour qualifier les femmes. En gros, deux catégories (plutôt antagonistes) :
– créatures irrationnelles et illogiques, dépourvues d’esprit critique, curieuses, indiscrètes, bavardes, incapables de garder un secret, routinières, peu inventives, peu créatrices notamment dans les activités de type intellectuel ou esthétique, peureuses et lâches, esclaves de leur corps et de leurs sentiments, peu aptes à dominer et à contrôler leurs passions, inconséquentes, hystériques, changeantes, peu fiables voire traîtresses, rusées, jalouses, envieuses, incapables d’être bonnes camarades entre elles, indisciplinées, désobéissantes, impudiques, perverses…
– ou alors : fragiles, casanières, peu douées pour l’aventure intellectuelle et physique, douces, émotives, recherchant la paix, la stabilité et le confort du foyer, fuyant les responsabilités, incapables d’esprit de décision, d’esprit d’abstraction, crédules, intuitives, sensibles, les femmes ont besoin par nature d’être soumises, dirigées et contrôlées par un homme.
Françoise Héritier Masculin/féminin I.