Il y a cent ans, 14.

14 s’appelle le dernier ouvrage de Jean Echenoz. Un petit roman concentré et fulgurant sur la grande et terrible guerre. Je ne suis pas une fan absolue d’Echenoz et j’ai été scotchée par ce « torchage » d’histoire où, en 124 pages écrites très gros — pour les vieux peut-être — il narre une histoire personnelle, une rivalité fraternelle, une guerre impitoyable et une vie qui continue, semble -t-il, paisiblement.
L’espoir, le fleur au fusil, les pantalons rouges qui ne vont pas, le barda, la pluie, le froid, les poux, les rats, les bêtes qui crèvent et pourrissent, les hommes qui explosent sous les tirs, les morceaux d’eux partout, les rêves d’avoir une jambe ou un bras ou la moitié du visage arrachés pour sortir de ce merdier… Et pourtant, les descriptions sont là, de la ferme, de la gare, des lieux divers, des gens, les images sont prégnantes, c’est peut-être aussi d’elles que naissent les émotions.
C’est balèze.

14 par Jean Echenoz aux Editions de Minuit, 2012. 124 pages

Texte © dominique cozette

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