En forme de quoi ? De forme de Viallat

La forme inventée par Viallat a longtemps évoqué pour moi Gratounett’, la petite éponge qui gratte – gratte – gratte longtemps (Pub de Mondino, agence FCA). Cette forme inventée par Viallat en août 66 avait pour qualité de n’en avoir aucune, ni d’être géométrique, décorative, symbolique ou figurative. Eurêka, Viallat avait trouvé son « truc », celui qu’il garderait toute sa carrière après une courte période figurative. Au début, il avait découpé cette forme dans de la mousse et s’en était servi comme d’un tampon à imprimer sur des bâches. C’était parti.
Depuis, il continue de façon systématique, voire obsessionnelle, « peignant » sur tout et n’importe quoi puisque c’est le concept de son courant « supports/surfaces ». Il créé sur des tentes, des draps, des bâches, des housses, des parasols, des cagettes, des tapis, des textiles de toutes sortes souvent cousus ensemble pour faire de joyeux patchworks. Il aime que ses surfaces portent la trace des pliages qui font partie de l’acte. Car Viallat peint par terre, pliant ses tissus pour plus de commodité.
Beaucoup de ses œuvres sont immenses, ses couleurs sont chatoyantes, l’effet est formidable. La rétrospective présente 200 pièces de l’artiste sachant qu’il en produit … 450 par an ! Dans une partie de l’expo, un coin réservé à quelques oeuvres de la collection d’Henriette, épousée après l’Algérie en 62, et première personne à qui il continue de montrer son travail. Touchant.
Voici quelques modestes photos Iphone, tellement éloignées du vertige que l’on ressent devant les immenses cimaises du musée Fabre de Montpellier.

Ce détail montre une toute petite reprise dans la bâche gigantesque. Et ci-dessous, une esquisse qui me plaît bien, où le taureau écrase le torero. Viallat est un grand amateur de corrida, le traitre !

Viallat une rétrospective, jusqu’au 2 novembre au musée Fabre de Montpellier.

© dominique cozette

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