Débuts d’ébats

– A quoi tu penses, Chouchou ?
– A rien…
– Mon oeil ! Tu as le regard lubrique comme quand tu vas faire l’amour !
– Qu’est-ce que tu vas chercher ! T’as vu ces filles ?
– Justement ! Elles sont exactement comme tu n’avoueras jamais que tu les aimes !
– Ah ! Et elles sont censées être mon type de femmes ?
– Oui, je sais que tu aimes les fesses un peu grosses qui bougent quand elles marchent…
– N’importe quoi !
– …que tu trouves les marques de slips qui les boudinent très bandant !
– Pfff…
– …les gros seins lourds qui bringuebalent… les poils sous les bras, tout ce qui est vulgaire ! Ça t’excite, avoue !
– Hé ben oui, ça m’excite ! Les trucs lisses, maigres, polis, parfaits, glabres, tu sais quoi ? Ça me fais chier. Alors oui, toutes ces petites bonnes femmes pas très belles qui bossent là, avec leurs chairs qui débordent, leurs cheveux un peu gras, avec leur odeur de sueur, ça me bouleverse, voilà ! Et ne me dis pas que toi, quand tu vois un bûcheron mal dégrossi avec ses poils qui sortent du cou et son odeur de mâle, tu ne mouilles pas…
– Je ne te le dis pas.
– Ah.
– Ah quoi ?
– Tu penses aussi à des trucs, comme moi.
– Mais c’est toi qui m’en parles !
– C’est toi qui as commencé ! Pourquoi faut-il toujours que vous nous demandiez à quoi on pense, tout en étant convaincues qu’on ne penses qu’au cul ?
– C’est trop long comme débat, Chouchou. Je ne comprends pas bien la question.

Si vous voulez voir ce tableau en grand, il sera exposé avec tous les autres  à  l’Aiguillage, la galerie des Frigos, du 26 mai au 12 juin. Plus de détails ici.

Texte et peinture © dominiquecozette

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