Un article rapide car je n’ai pas beaucoup de courage ni de temps. Un fils en or de Shilpi Somaya Gowda, une auteure d’origine indienne qui vit maintenant aux Etats-Unis après être passée par le Canade, conte l’histoire d’un jeune Indien doué qui veut faire carrière dans la médecine et pour cela part se perfectionner au Texas. Il est en bute évidemment à une forme de racisme passif (il est transparent) mais aussi parfois violent. C’est un garçon sage, qui déroge cependant aux desiderata de sa très respectée mère : ne pas boire, rester vegan, ne pas fréquenter de filles. Il tombe amoureux d’une voisine, une Américaine, tandis que sa mère, au loin, commence à lui chercher une épouse. Le père est mort il y a peu. La mère est une femme aisée puisqu’elle est possède des terres, qu’elle emploie des serviteurs et des paysans.
L’amie d’enfance de notre héros, sa confidente, issue d’une famille pauvre, a été mariée à un beau parti. Enfin, c’est ce qu’on croit. Jusqu’à ce qu’elle découvre la vie de cauchemar que l’homme, froid, cruel et paresseux, lui réserve. En Inde, si on fuit son mari, la famille entière est déshonorée. Alors le choix est : se laisser mourir ou infliger cette trahison à sa famille.
C’est un livre plein de suspense, très agréable à lire, parfois un peu gentillet mais qui nous apprend comment on vit dans certaines parties de la planète, comment, en 2000, les jeunes Indien(ne)s n’ont pas le droit de prendre leur destin en main, comment le respect dû aux anciens peut paralyser une vie entière. Il y aura des rebondissements de toute sorte et surtout de vastes descriptions de l’univers médical et du pouvoir des plantes ayurvédiques. Très intéressant. Ce livre a reçu le Prix des Lycéens 2018.
Un fils en or de Shilpi Somaya Gowda, chez Folio. 2015. Traduit de l’anglais (Inde) par Josette Chicheportiche. 534 pages.
Texte © dominique cozette