Balade dans l'East Village avec Chantal Thomas

Ce n’est pas celle qui fabrique les soutifs, cette Chantal Thomas, elle est essayiste et romancière, entre autres talents d’écriture, que je n’avais jamais lue. On m’a offert l’opus intitulé East Village Blues, une petite merveille de retour sur soi quand elle est tombée amoureuse de New-York dans les années 70, lors d’une simple escale après une sorte de demi-tour du monde qu’elle avait l’habitude de faire avec sa grande amie Sandra, sans plan, sans rien de prévu. Toutes les deux, elles partaient n’importe où au gré des rencontres et des envies, frôlant parfois le dangereux mais elles s’en tiraient toujours très bien, enrichissant leur stock d’aventures et de souvenirs au fil du temps. A cette époque heureuse, on pouvait voyager n’importe où sans problèmes. Or, New-York devint subitement l’endroit où Chantal devait vivre, pas ailleurs et de toute urgence. Le plus difficile  fut d’annoncer cette rupture de vie voyageuse à Sandra. Sandra qui, pas rancunière, donna à son amie un vague numéro de téléphone d’une amie d’un ami etc…
Quand Chantal arriva dans la grosse pomme, elle appela et tomba sur Cynthia, le numéro. Elle vivait dans un minuscule endroit mais accepta de le partager. Et de là commence son exploration dans cette partie de la ville, les inénarrables fêtes dans d’improbables lieux d’habitation, les collusions avec tous ceux qui bâtirent la réputation arty de New-York, la bande à Warhol mais aussi les références nombreuses à la beat generation, un parcours échevelé qui constitua une partie de sa jeunesse. Elle nous parle de tout ceci depuis un nouveau séjour en 2017 où elle va tenter de retrouver ses lieux de prédilections, avec un enthousiasme qui nous ferait partir là-bas dès que possible !
Indispensable pour les amoureux de la Grosse Pomme. Livre agrémenté de photos d’Allen S. Weiss.

East village blues par Chantal Thomas 2017. Chez Points. 164 pages.

Texte © dominique cozette

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