Fessebouqueries #128

L’année commence mal en Inde, la Belgique perd son gros (sou)lot récupéré par un vrai grand démocrate qui va aussi gagner, cerise sur le gâteux, une blonde icône créée de par Dieu, blonde qui a demandé à un éléphant (du PS) de gracier deux éléphants tubards, sans succès, tandis que le black préféré des Français cède la place à plus black que lui. Plus quelques voeux pieux…  c’est la première rafale de Fessebouqueries de cette belle année débutante.
– CR : je pense souvent a cette jeune Hindoue violée et exterminée a la barre de fer ..puis morte,…a l’hopital apres de longues souffrances ..bienvenue au paradis, l’enfer c’est ici ..et ces lâches abrutis dégénérés , qu’on les pende haut et court en place publique .
– JPCM : En Inde, les vaches sont sacrées, pas les femmes
– HDD : S’il ne se passe rien à Noël, c’est pas parce que les politiques sont en vacances, mais c’est bien parce que les journalistes n’en branlent pas une.
– AR : je me demande ce qui m’écœure le plus : la station Bastille tartinée de vodka à consommer avec modération, ou les 4×3 Carla avec les écouteurs en serre-tête …
– GR : Si les mots amateurisme, matraquage, confiscatoire n’existaient pas la droite serait muette
– GC :  » C’est tellement facile de clouer au pilori les riches  » Ouais t’as raison , vaut mieux se faire les pauvres , c’est plus éthique
– PR : Le rugby féminin existe. Ça s’appelle « Les Soldes »
– MP: 2012 se termine par un lundi. C’est tout ce que mérite cette salope d’année noire.
– LT : Yannick Noah : « Omar m’a tuer ». JDD
– DC : « Ce sont les surfers qui sont en majorité victimes des requins ». Info sur la 2. Etrange, j’aurais plutôt dit les motards et les grutiers !!!
– LF : Un statut de ma fille. J’adore: ==> Il y a des meufs qui se maquillent pendant 1h puis elles écrivent sur leurs photos  » Moi au réveil  » ! Wesh t’a dormis chez Sephora ou quoi
– DL : Contrairement à ce que vous pouvez lire dans les journaux, les hauts fourneaux s’écrivent sans trait d’union.
– OW : m’autoriserez vous à ne pas vous souhaitez la bonne nouvelle année et me contenter d’avoir survécu à cette année 2012… quand je pense aux nombres de gens à qui on a souhaité la bonne année en 2012 et qui sont morts, malades, devenus pauvres (financièrement seulement, je vous rassure) ou riches (financièrement seulement, c’est plus grave), je préfère attendre le 31 décembre 2013 pour vous la souhaiter bonne. Je vous aime trop. Ne m’embrassez pas je vais bien !
– DP : Le Parisien annonce que Valérie Trierweiler va « se mettre dans les pas de Bernadette Chirac ». C’est à dire? Devenir vieille et méchante?
– HD : J’ai aimé la simplicité de la dame qui a dit sur TF1 on fait simple cette année…un petit repas simple à 250 € par personne….avec simpliciiiitttttté!!!!j’ai simplement aimé!!! Bordel pourquoi les gens se compliquent-ils la vie!!?? on se le demande!!!!
– DC : Ne ratons pas les voeux présidentiels. 2013, ANNEE DE LA FRAISE !!!!
– HDD : L’ascenseur social existe, encore faut-il avoir le code de l’immeuble.
– HDD : Mes 2 résolutions pour 2013 : arrêter de fumer, et de parler de Nadine Morano. Y’en a une qui va être très dure à tenir.
– CD : C’est marrant mais je parviens pas à être affectée par le braquage de l’Apple Store…
– RP : JM Jarre qui part à Londres, on va pas pleurer non plus…
– SF : Politichien : petit animal de compagnie, bien élevé, ayant une petite langue de bois…
PG : Alors quoi de neuf Pierre ? Eh bien mon cher Zücky …. pour la première mauresque de l’année, j’ai mis du Mir laine à la place de l’orgeat…. Il fallait le faire une fois dans sa vie et bien c’est fait !!!! Les choses s’annoncent bien pour cette année …. À ne plus réessayer !!!! Je vous le conseille !!!!!
– HDD : Depardieu, au goulag !
– JNP : Un grand démocrate russe et un grand patriote français en couple.
En fait un ménage à trois:
L’éthique, la politique et la diététique
– HD : J’avais mal à la tête ce matin maintenant là j’ai mal à la France….la médaille du mérite pour Tsonga éxilé fiscal..vous avez dit Minable???
C’était bien la peine d’en chier un tank pour Depardieu!!!
– DT : Un milliardaire change de Ferrari tous les jours. Un SDF change de porche tous les jours.
– BA : MES SOUHAITS POUR 2013 SUR « FB »: MOINS DE CHATS, DE CHIENS, DE TIGRES OU AUTRES VOLATILES… ET SURTOUT, SURTOUT, MOINS DE CITATIONS A GOGO DE LA PART DE CEUX QUI NE TROUVENT RIEN A DIRE. LA CITATION NE REND NI PLUS INTELLIGENT, NI PLUS CULTIVÉ. ÇÀ C’EST DIT ! MAIS, FAITES COMME VOUS VOULEZ, COMME VOUS LE SENTEZ, C’EST VOUS QUI VOYEZ…ET QUI ÊTES VUS SURTOUT. OR DONC, UN PEU MOINS D’AIGRITUDE ET DE RÈGLEMENTS DE COMPTE (FACILE DERRIÈRE UN ORDI)… UN PEU PLUS D’HUMOUR ET DE JOIE DE VIVRE. BOB DIT L’ÂNE.
– SB : Luce ce matin :  » Maman tu sais, avec du maquillage qui rend jeune, tu pourrais ressembler à Cendrillon… » ( l’année commence bien, ;))) sacré Lulu)
– OK : Gérard Depardieu > l’alcool c’est la cuite, l’impôt tu l’acquittes, ou la France tu la quittes et deviens moscovite !
– GR : Coucou Vladimir #Poutine, si tu veux accueillir d’autres pochtrons, j’ai plein d’idées
– AB : Y’a des jours comme ça où je me dis que la plupart des gens sont vraiment gentils. J’aime bien cette sensation.
– HD : Une info qui Moscou un peu… »pour votre nationalité, on va s’occuper de vodka. » aurait dit Poutine à Depardieu…
– AL : Si ça peut accélérer les choses, Brigitte, je suis volontaire pour porter tes bagages,
– YL : Brigitte Bardot, en 2013 je lui souhaite tout de russe : la nationalité, le passeport, l’imposition, la démocratie et surtout la roulette.
– HV : Lu sur mon mur:
 »N’empêche, à présent, Depardieu c’est le seul millionnaire russe assez con pour avoir choisi la Belgique au lieu de la Côte d’Azur ! »
– Jean-Paul Tapie : Brigitte Bardot part fonder un groupe contestataire en Russie : les Pussy Vieillottes.
– PI : Je crois que #Depardieu n’a pas lu (ou a mal lu) le bouquin de Soljenitsyne. Non, Gérard, la Russie, ce n’est pas « L’archipel du goulot » !
– AT : Je tenais à défendre Depardieu par rapport à ses propos sur la Russie. Me faire la vodka du diable.
– YP : Depardieu : la boulette russe !
– PL : Mme Boutin doit appartenir à cette catégorie particulière de chrétiens : les chrétiens des Alpes …

Dessin © dominique cozette

Palpez-moi ça !

J’étais dans un bon restaurant mi-gastronomique, mi-gastro-entérique avec un jeune homme louche comme un bol de caviar et riche de naïveté enfantine, qui goûtait les premiers escargots de sa courte vie. Il y mettait du coeur et de la bonne volonté, d’autant plus qu’il avait été élevé au pays de Galles. Après dégustation enthousiaste du gastéropode, fallait voir comme il t’introduisait une mouillette dans la coquille afin d’en extraire le plus de sauce possible.
– Ben dis-donc, lui fis-je, on peut dire que votre émotion est palpable !
– est quoi ?
– palpable !
– palpable ? Vous voulez dire visible, peut-être ?
– Oui, voilà. Mais la mode journalistique, aujourd’hui, c’est de dire palpable.
– Mais palpable, ça veut bien dire touchable du doigt, non ?
– Oui mais ça veut dire aussi : évident. Et aujourd’hui, tous les commentateurs utilisent ce mot. Dès qu’un drame se produit dans le monde, attentat, carnage, exaction,  l’émotion est toujours palpable.
– C’est noté, dit-il en suçant ses doigts. J’adore manger avec vous, j’en apprends tous les jours, ajouta t-il en aspirant bruyamment le reste de beurre persillé enfoui au fin fond de la spirale.
– Ecoutez, Harry, on ne dit pas manger, on dit déjeuner ou dîner. Manger, ça fait plouc. Et on ne fait pas ce que vous faites, là. C’est parfaitement grossier, vous savez !
– Oh mais dites-donc, ça devient pénible de bouffer avec vous. Vous êtes une casse-couilles de première et je dis ça sans avoir besoin de me les palper. Fuck, quoi !
Là, j’explose de rire car c’était l’effet recherché : le faire sortir de ses gonds. D’abord interloqué, il reprends son petit minois d’effronté avant de parler la bouche pleine :
– Oh, je suis soulagé ! J’ai cru que vous n’étiez pas prête de me réinviter à baffrer (sic) !
– Harry, pour la dernière fois : pas PRÈS de. Comme si on disait : pas près de Paris. Car ça, c’est rédhibitoire, mon petit. Si vous continuez à commettre cette erreur, je peux vous assurer que je ne suis pas prête à passer l’éponge.
– Je ne comprends rien à votre langue, dit Harry, mais je trouve que, malgré tout, vos seins sont très palpables !
Il tendit ses doigts luisants de graisse vers mon buste épanoui de reconnaissance.
– Ah, on s’essuie les mains avant, petit bougre !
Bien heureusement, j’étais prête à tout, tout près de flancher dans ce boui-boui où j’avais eu la prudence de réserver un salon privé.

Dessin et texte © dominique cozette

 

Invitez-vous à la table de Warhol et Burroughs…

… et je vous jure que vous allez vous marrer. La première conversation a lieu en février 80 au 65 Irving Street, près de la Factory. Elle réunit pour la première fois nos deux icônes qui deviendront amies, plus un journaliste de mode et l’instigateur de l’affaire, Victor Bockrisa. Et qu’est-ce qu’on raconte ? Rien de bien culturel, des gossips, des histoires de cul, des ragots sur les people, des considérations sur l’audace sexuelle des Anglaises et les dimensions de leur bite (sic) et de celle d’autres amis.
Le livre s’intitule Conversations et l’idée de Bockrisa, journaliste ayant travaillé à Interview puis à la Factory, était de se faire du fric en enregistrant des conversations avec des gens très en vue dans le milieu culturel et d’y inclure des photos de la scène. Pour faire un peu la nique à Truman Capote et à son style journalistique révolutionnaire.
Finalement, ça ne s’est pas réellement passé comme ça. Il a rallongé la sauce avec des anecdotes sur les uns et les autres, des choses intimes ou ordinaires plutôt intéressantes, drôles ou originales. En tout cas, la distance entre ces gloires et nous semblent définitivement abolies par ce point de vue. Les photos sont imprimées sur le même papier que le texte, et qui illustre exactement  : on y voit comment ils sont habillés, ce qu’il y a sur la table, quelle tête ils ont ce soir-là.

Le dîner d’après, organisé par Burroughs dans son « bunker », un loft sans fenêtre, est totalement raté. Le journaliste tenait à avoir Mick Jagger, familier de Warhol. Mais il n’a pas préparé d’interview et Mick lui en veut de se retrouver comme un con, avec Jerry Hall, devant un bout de pâté, un verre de piquette et une barquette de haricots verts froids. Alors le journaliste tente d’inventer un événement comme le 20ème anniversaire des Rolling Stones. Jagger dit que ce n’est pas possible, les années de concordent pas. L’autre se rattrape en évoquant les 20 ans du magazine Rolling Stone mais ça ne marche pas non plus. Des anges passent, l’ennui y est palpable comme on dit aujourd’hui, rien ne se dit d’intéressant, bref, la lose. Mais les photos sont marrantes, Jagger de de grosses joues.
Les deux autres fois  se passent mieux. On y croise Blondie, Lou Reed, Allen G. et quelques autres. On y parle de trucs assez hallucinants, on se décalque avec drogues et cocktails, le magnéto tourne… Même si un soir  Warhol s’isole dans son walkman, il participe quand on l’interpelle.
Les quatre rencontres entre le pape de la beat generation et le roi de la culture pop est fascinant par la spontanéité des échanges, la liberté des sujets et l’absence de formatage de l’ensemble. Et aussi pour les photos.
A avoir absolument quand on aime la culture américaine.

Williams S. Burroughs, Andy Warhol, Conversations, imprimé en police Tribute aux Editions Inculte Document, en 2012, 180 pages, 16 €. Ce qui ne fait pas cher la page !

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