La belle inconnue

C’est un livre mince qui se lit facilement. C’est une quête aussi, mais pas la première ni la dernière car l’auteur, comme beaucoup d’autres avant lui, Supervielle, Aragon, Blanchot,  Nabokov etc, s’est entiché de la pure beauté de la jeune femme, retrouvée noyée dans la Seine en 1901 avant d’être amenée à la morgue. Son visage était tellement pur qu’on décida aussitôt de le mouler afin de l’immortaliser. Depuis, on le retrouve partout, notamment dans les écoles d’art.
Donc l’auteur, Didier Blonde nous conte cette quête d’un libraire spécialisé en éditions rares tentant d’en savoir plus sur l’inconnue. Il se rend à la morgue, l’autre puisque la première a disparu, collecte des infos, va au théâtre car une pièce de Horvath raconte son histoire — l’actrice a le visage dissimulé sous un masque en latex qui représente l’inconnue — passe un temps fou à la BN à lire les articles de l’époque sous forme de micro-fiches. Et, stupeur, il aperçoit sur l’une des tables, tout une documentation sur elle. Il guette la personne qui réalise l’étude et s’installe en face pour l’observer. Enfin, se décide à l’aborder. C’est une thésarde allemande qui travaille sur le sujet depuis des années.
Le narrateur s’entiche d’elle qui le laisse faire ses quatre voluptés sur son corps. Mais, la thèse finie, elle repart en Allemagne retrouver fils et mari. Non sans lui laisser lire la somme écrite par elle.
Il se rend compte que cette quête est vaine, que personne n’en saura plus, que les pistes sont fermées. Une première fois, un faisceau de présomptions l’avait amené en 1930, ensuite il apprit qu’il s’agissait d’un jeune modèle mort de tuberculose en 1875.
Néanmoins, hanté par elle, il ne peut l’abandonner et retournera à la Bibliothèque pour chercher, encore et encore…

Ces peintures au nez de travers ont été réalisées lors de cours que je prenais il y a quelques années où  tout le monde se demandait qui était cette mystérieuse jeune femme.

L’inconnue de la Seine de Didier Blonde, Gallimard 2012. Il est retouché par rapport  à sa première édition en 1988 chez Régine Desforges sous le titre Le nom de l’inconnue. 125 pages.

Texte et dessins © dominique cozette

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