
La nuit sur commande, dernier (petit) livre de Christine Angot est assez drôle. Evidemment, on ne se bidonne pas mais son point de vue sur le petite monde de l’art contemporain qu’elle a eu l’heur de fréquenter à ses débuts d’autrice est plutôt jouissif. Elle en garde un souvenir totalement désenchanté sur ce quant à soi dont elle n’a pas su ou voulu s’intégrer. Le fric c’était chic, voilà. Elle a été la meilleure toquade de Sophie Calle pendant un temps, qui l’a introduite un peu partout, ses dîners mondains, les sauteries et qui lui a fait connaître aussi des personnes qu’elle continue à apprécier.
Ce musée, la Fondation Pinault dans laquelle est est invitée à passr une nuit avec toutes les commodités mises à son service, lit de camp, nourriture, entrée au restau etc ne sera pas le sujet principal du livre. Elle y a amené sa fille qui travaille dans l’art, mais alors que Léonore l’y invite, elle ne visite aucune des salles, ne nous révèle rien sur les œuvres à part les pigeons de la rambarde (photo) et reste collée à son ordi, sa vie réelle. Il n’y a plus que ça qui l’intéresse : écrire, écrire.
Elle revient, lors de cette très courte nuit, sur sa vie, son père, l’inceste, le film sur la femme de son père qu’elle a fait après la mort de celui-ci, elle y parle aussi de ses visites, petite, au musée municipal de sa ville, Châteauroux, puis raconte quelques anecdotes navrantes avec des amants qui ne lui ont pas fait que du bien. Elle a profité du resto (chic) du musée puis, à une heure et quart, elle a décidé que ça suffisait et a demandé à partir. Sous l’œil très étonné du vigile.
C’est juste un petit récit de quelqu’un qui raconte bien, parfois avec une certaine acrimonie, quelques épisodes marquants de sa vie et c’est très distrayant.
La nuit sur commande de Christine Angot, 2025, aux Editions Stock. 166 pages, 19 €
Texte © dominique cozette