1/ Dit-on : de Hénin ou d’Hénin. Dois-je aspirer le h ou non ?
2/ Hénin Liétard est le nom de l’auteur
Marcher sur les bas-côtés est le titre de l’ouvrage dont il n’est pas spécifié si c’est une bio. Je pense que oui. Hénin Liétard a connu une forme de célébrité en écrivant (éructant ?) dans Hara-Kiri puis Fluide Glacial. Il jouit d’une écriture pas piquée des hannetons, entre argot de bistroquet, sabir perso et patois eud’là-haut, les terrils où il passait son temps. Il a mieux connu, pour s’y être frotté, le noir des mineurs que celui de Soulages, et son ADN de fils de gueule noire est peut-être pour quelque chose dans sa tubardise qui l’a envoyé plusieurs années en sana. Lui, il est bien partout mais faut pas trop qu’on le fasse chier. Après des études (élémentaires) complètement merdouillées, on le pistonne pour des petits boulots pourris, mais vraiment. Où on le bizute méchamment. Il change de cap, enfin le cap est étroitissime, et on le retrouve au seuil de sa vie de jeune adulte à relever des compteurs EDF avec une peau de vache. Là encore, humiliations et le reste. Heureusement, le type part vite à la retraite, remplacé par le plus cool des fonctionnaires qui lui enseigne l’art de ne rien glander, du moins le minimum pour ne pas se faire virer. Le reste du temps se passe au bistro. Enfin, on le lâche seul relever les compteurs de ces messieurs-dames des corons, les sans grades bien sympas, aux pourboires généreux. Un jour, vla t-y pas que quatre grosses vieilles en mal de rut le prennent en sandwich et lui font son affaire !
Comme vous l’avez compris , c’est un récit truculent, hilarant, au langage bien fleuri et à la verve bien inspirée qui plaira aux amateurs du genre. Comme moi.
Marcher sur les bas-côtés par Hénin Liétard aux éditions du Dilettante 2019. 256 pages, 18 €.
Texte © dominique cozette