L’intestin, on commence à parler de lui comme le deuxième cerveau car on s’est aperçu qu’il régulait une bonne part de notre santé, de notre moral et de certaines maladies. La fille qui nous raconte son amour pour cet organe a 25 ans, elle est doctorante, passionnée de gastro-entérologie et a remporté le Prix de la Nuit des Sciences de Berlin où on donne 10 minutes aux étudiants pour présenter leur thèse de manière attractive.
Giulia Enders est donc une rigolote, jolie et très érudite. Tout ce qu’il faut savoir de la bouche au popo, mais aussi du système nerveux et de ce qu’on mange, elle nous le raconte comme dans un spectacle imagé où les bactéries s’invectivent, se griment, racontent des bobards, où les organes interpellent le cerveau de façon très cavalière etc. Mais on apprend un tas de choses dans ce bouquin, notamment l’importance de ce qu’on mange, pourquoi on grossit même en mangeant peu, comment se prémunir contre les dérangements quand la nourriture est mal lavée, ou mal élevée (d’où le bio à préférer largement notamment pour tout ce qui vient de l’animal) et quid des allergies et autres intolérances.
Bien sûr, elle nous fait une visite guidée de tout ce qui compose le tube digestif, nous briefe en passant sur les causes de certains troubles, pourquoi on vomit, on a mal au bide, et comment il faut faire gaffe aux excès d’antibiotiques. Elle ne passe pas sous silence tout le bazar qui concerne les wawas dans un petit cahier scato. Puis à la fin, elle délivre des conseils de toutes sortes.
C’est un livre scientifique et plein d’humour qui s’est quand même vendu à un million d’exemplaires en Allemagne. Il faut croire qu’on a tous un pet de travers et qu’on aimerait bien savoir pourquoi.
NB : le livre est agrémenté de plein d’illustrations naïves réalisées par sa sœur. Quant à la bibliographie citée en fin d’ouvrage, elle est suffisamment fournie pour donner tout le sérieux qu’il convient à ce document.
Le charme discret de l’intestin, de Giulia Enders, 2014. Sorti en 2015 chez Actes Sud. 352 pages, 21,80 €
Texte © dominique cozette