
L’invention de Tristan d’Adrien Bosc tente de retracer la courte de vie de Tristan Egolf dont certains parmi vous connaissent l’histoire qui commence comme un conte de fée. Quoiqu’une enfance un peu pénible gâche la sauce. Enfin, ce fou d’écriture, américain, débarque à Paris sans le sou fin du siècle dernier et pour vivre, fait la manche sur le pont des Arts. Il est aussi musicien. Une jeune fille de seize ans, touchée par ce grand jeune homme atypique, lui parle et ce n’est autre que la fille de Patrick Modiano, Marie. Ils finiront par vivre ensemble, à Paris, à Londres. L’écrivain l’aime beaucoup et un jour, il voit le manuscrit de son livre sur la table, et bien que ne parlant pas couramment anglais, a la profonde intuition que c’est un chef d’œuvre. A partir de là, il va tout faire pour l’éditer en français. Il faut savoir que tous les éditeurs et agents américains contactés par Egolf n’ont pas donné suite.
Cela prend un certain temps. Puis le livre sort d’abord en France puis aux Etats Unis puis partout. Il s’appelle Le Seigneur des porcheries, livre plutôt trash, dur, épais, dense, un coup de massue. A ce moment-là, Egolf est reparti au pays, dans son bled.
Il vit très mal ce succès d’autant plus que ses deux livres suivants passent inaperçus. Cet auteur est un écorché vif, doublé d’un junkie devenu alcoolique, il se détruit, il pense que sa carrière est foutue. Il souffre terriblement. Ce qui ne l’empêche pas de faire un enfant, une fillette dont il est fou. Mais hélas, la dépression prend le dessus et il se suicide à 30 ans.
Des années plus tard, Adrien Bosc va tenter, sous le pseudonyme d’un journaliste américain (mauvaise idée, ça brouille la lecture) va enquêter en France comme aux Etats Unis sur la courte vie du jeune homme. Il ne rencontrera cependant pas les principales personnes de son entourage proche.
C’est intéressant mais pas très bien mené (je trouve), il y a des redites et quelques longueurs et finalement on n’est pas très avancé à la fin de l’ouvrage. Néanmoins c’est agréable de se plonger dans cette histoire qui conte les affres de l’écriture pour certains auteurs perfectionnistes.
L’invention de Tristan d’Adrian Bosc, 2025 aux éditions Stock. 250 Pages, 20,50 €
Texte © dominique cozette