Lanceuse d’alerte

Rentrée littéraire. L’incendiaire est un roman implacable sur les lanceurs/euses d’alerte écrit et remarquablement documenté par Constance Rivière. La première grande partie du livre est romancée : Alexandra revient dans sa petite ville pour travailler dans l’usine de produits chimiques, à un poste important, responsable administrative. Le nouveau patron, Paul, un jeune requin des affaires, ambitieux, mâle alpha, arrogant n’a qu’une idée en tête : le développement du site en dépit de toute prudence par rapport aux risques que font courir ces produits hautement inflammables et dangereux. Mais elle s’y intéresse de plus en plus, enquête, interroge et, telle Cassandre, voit venir une prochaine catastrophe vu la façon dont est négligé le traitement des déchets laissés à l’abandon. Il suffit d’une étincelle.
Leur entente est bonne au début, d’autant plus qu’elle est très belle, libre, c’est une fêtarde et c’est connu, et le patron ne doute pas une seconde qu’elle lui tombera dans les bras. Mais lorsqu’elle se refuse à lui, il va l’humilier de façon irréversible. Ce sera sa croix. Elle a été mise au placard et plus personne ne lui parle à l’usine, sauf un homme qui partage ses craintes, seul soutien mais impuissant. Alors, elle disparaîtra, elle coupera le cordon avec cette vie. Ce qui n’empêchera la catastrophe redoutée de survenir, un incendie redoutable chargé de vapeurs toxiques, rendant l’air irrespirable.
La deuxième partie plus courte traite des lanceurs/euses d’alerte (plutôt des femmes, d’ailleurs) qui ont vu leur vie saccagée par tous ceux qui ne voulaient pas les croire, ou donner du crédit à leurs démarches ou simplement qui les ignoraient car ça allait contre leurs intérêts (ce qu’on vit en ce moment un peu partout dans le monde avec le problème du climat).
Dans la troisième partie, on la retrouvera dans sa nouvelle vie.

L’incendiaire de Constance Rivière, 2025 aux éditions Stock. 256 pages.

Texte © dominique cozette

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