Cinq nuits avec Kennedy

Non, pas le grand John, le priapique John, l’amant fugace de milliers d’Américaines,  l’ami des mafieux et l’idole des jeunes et des vieilles. Je parle de Douglas Kennedy. Douggy.L’écrivain anglo-saxon qui a la politesse de se faire interviewer en français lorsqu’il est en France, s’il vous plaît ! et qui nous écrit des bluettes bien de chez lui, enfin pas toujours — rappelez-vous la femme du Vème — mais là, si, on est dans le Maine USA, une petite bourgade où il va nous dérouler une histoire banale comme toutes les histoires palpitantes si ce n’est l’inverse.  Dans la peau de cette femme, technicienne d’imagerie médicale qui décèle les cancers ou les embryons, la vie/la mort quoi, il nous conte son mariage tiède, ses deux grands enfants formidables puis le chômage de son mari et leur éloignement progressif. Et ces fameux Cinq jours, titre de l’opus, qui m’ont tenue compagnie durant cinq nuits.
Que va-t-il donc bien pouvoir se passer lors de ces cinq jours à un congrès de radiologie ??? Vous ne voyez pas ? Mais si, bien sûr. Sa vie va changer. Va s’irradier. Son coeur va s’affoler. Et comment cela va-t-il finir ? Je ne vous le dirai point. Car l’intérêt de ce livre sentimental — un livre de filles comme je dis — n’est pas l’histoire banale comme toutes les histoires passionnantes, mais la façon. La forme. Un vrai voyage dans la middle class, les campus, les avocats, le coût exorbitant de certaines choses gratuites chez nous (ne l’oublions pas), le coinçage (oui, bon) des mentalités puritaines et bien d’autres éléments qui nous rendent la vie des Américains pas si attractive que ça. Les deux semaines de vacances entre autres.
Un bon gros roman qui détaille la vie quotidienne de l’héroïne comme on aime le faire avec nos copines, nos rencontres, nos douleurs, nos regrets, les conseils qu’on donnerait bien à nos gosses s’ils ne nous les renvoyaient pas à la figure, les impossibles retours en arrière, les difficultés de l’amour et la place de la volonté dans la quête du bonheur. La culpabilité aussi, omniprésente, le qu’en-dira-t-on, les idéaux, et la trouille de mal faire.
Je vous en ai assez dit, alors, je termine en vous confirmant que ce n’est pas NKM qui pose pour la couverture.

Cinq jours de Douglas Kennedy, éditions Belfond, 2013. 364 pages.

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