VDM MDR

Voilà un livre qui vous fera le plus grand bien. Il s’appelle Fiascorama et son auteur Thomas VDB, le super sympathique humoriste qu’on aime pour sa gentillesse et son empathie. Et c’est à cause de ces qualités, contreproductives apparemment, qu’il va lui arriver toutes sortes de mésaventures dont il ne peut jamais se dépêtrer. Quand on lui demande de participer à une sorte de spectacle affligeant, à une apparition foireuse ou tout autre demande insidieuse d’animer un truc miteux, il ne peut pas dire non. Pourquoi ? Parce qu’il est trop poire et qu’il ne veut surtout ni faire de peine, ni décevoir. C »est pourquoi il se retrouve toujours dans des situations ingérables qu’il va bien sûr regretter et s’il en veut à quelqu’un, c’est forcément à lui.
Il nous raconte alors comment il a eu du mal à organiser sa carrière qui prenait l’eau dès le départ, déjà parce qu’il a un poil dans la main, il ne s’en cache pas, alors quand il voit qu’une suite de sketches amuse le public (tout petit public du début), il va le rejouer jusqu’à plus soif au lieu de chercher à l’améliorer, à trouver de nouvelles idées, à l’enrichir, à bosser, quoi. Mais comme tout le monde l’aime bien, on lui dit que c’est chouette et il ne va pas chercher plus loin. « À chaque fois que je me suis ouvert à des proches de vouloir raconter des trucs que j’ai l’impression d’avoir le plus foiré dans la vie, on me répond « Mais les choses se passent super bien pour toi » ou « Mais ça cartonne pour toi !! » n’ayant pas idée de la taille de la forêt de déconvenues cachées par l’arbuste des petites réussites ».
Ce livre est une compil de petites situations, d’anecdotes où il foire des tas d’événements, où sa générosité l’entraîne à supporter des gens qui profitent de lui, à prendre des agents, plus des sur-agents-sur-sur-sur-agents ou des éditeurs, plus des coaches, plus des producteurs tous plus habiles à lui faire signer des contrats pour lui piquer 10% de ses maigres gains qu’à chercher à élargir son public. Que de déconvenues ou de moments pénibles ! Exemple : lors d’une grande fête, il passe toute la soirée à parler à une seule personne car c’est la seule dont il connaît le prénom. Souvent, on lui demande d’intervenir à la fin d’un repas de bienfaisance ou de cousinade, il n’a rien préparé, ça commence forcément par un gag même pas drôle qui va lui pourrir la vie.
Je ne vous en dis pas plus, la façon de raconter sa vie compte autant que ce qu’il narre, simplement on n’aimerait pas être lui, ça a l’air inconfortable d’être dans une peau de loser pareille. Mais c’est trop drôle, ça fait un bien fou de lire ces perles dans période tellement délétère (heureusement qu’on a le hold-up du Louvre par des mecs ultra-gonflés pour nous changer les idées !). Bref, ne boudez pas ce plaisir !

Fiascorama de Thomas VDB, 2025 chez Buchet Chastel. 270 pages, 22 €.

texte © dominique cozette

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