Que fœtus là ? #10

L’Inde et les Etats-Unis sont les deux pays qui font de la GPA (gestation pour autrui) un immense business. En Inde, ce sont des femmes pauvres principalement qui louent leur ventre dans des usines à bébés pour 4000 $ — elles ne s’en cachent pas — de quoi payer le mariage de leur fille, des études, une maison, une boutique. Sperme et ovocytes fertilisés, congelés, sont envoyés par avion des quatre coins du monde, pour être implantés dans le ventre de ces femmes en batterie. Il y a des règles à respecter : les mères porteuses doivent avoir un enfant, ne pas faire plus de deux GPA, obtenir le consentement de leur époux, avoir entre 21 et 35 ans, et surtout renoncer à tout droit sur le bébé à naître. Il est interdit de connaître le sexe du bébé avant la naissance.
Aux Etats-Unis, on parle plus de don de vie, même si les mères porteuses (qui ne fournissent jamais les ovocytes pour des questions juridiques) sont très bien indemnisées, 10 à 20 fois plus. Des agences énormes bardées d’avocats, offrant un vaste choix en ligne font florès et, à l’inverse de l’Inde, autorisent la GPA aux célibataires et homosexuels.
Dans les deux pays, les parents demandeurs viennent de partout. Le problème, c’est de pouvoir inscrire l’état civil des bébés dans leur pays, car quand c’est interdit, comme en France, les démêlées juridiques sont sans fin. Même si la circulaire Taubira a accordé la nationalité française à des enfants sans statut légal, dans l’intérêt des enfants uniquement mais sans que la filiation avec le parent soit établie.

« Que fœtus là » est une nouvelle série où je m’interroge sur l’origine de l’humanité par le biais du fœtus : Comment es-tu arrivé là ? Qui t’a fait ? Où ? Pourquoi ? Comment ? Etait-ce par désir, par défi, par ignorance, de force, par conformisme, par habitude, par instinct de procréation, par esprit de domination, par accident ?… Cette extraordinaire banalité qu’est la procréation,  j’ai eu envie d’en savoir plus et de la partager. A suivre…(voir précédent article ici)
Texte et illustration © dominique cozette

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