Un tout petit tour à Arles

Les Rencontres d’Arles bien qu’elles aient changé de direction restent un plaisir bien présent. Je ne vous propose qu’un survol minuscule, c’est trop énorme, c’est juste pour vous inciter à y aller des fois que vous vous tâtiez !
Bien que les travaux sur le site des Ateliers SNCF aient commencé, l’étendue des expositions reste grandiose et les expositions en elles-mêmes impressionnantes.

 

La première et la plus touffue s’appelle Total Records et on a envie d’y rester plus longtemps tellement il y a de pochettes exposées avec leur historique et déclinaisons, sans parler des censures, pochettes détournées ou redessinées par des particuliers quand les originaux étaient trop abîmés. (Mes images ne sont pas dans l’ordre de l’article).

Ça commence avec les disques Blue Note et de nombreux autres collections de jazz que ma génération a bien connus, accompagnés des grands tirages de la photo ou de leur planche contact.
Quand on passe à la pop, on découvre comment sont nées certaines pochettes mystérieuses (des photos de grenier ou de puces), comment en ont été plagiées d’autres (le nombre de bouches ou yeux en gros plans ! ).

 

 

Ci-dessus, une pochette scandaleuse des Stones pudiquement cachée à la vue sous un velour noir que bien sûr j’ai soulevé. Plus haut, le fameuse abbey road a donné lieu à beaucoup de détournements. Puis on retrouve les périodes Warhol, Goude, Mondino, les 80’s, les métamorphoses de Bowie, et tellement d’autres, c’est d’une richesse ! (Ci-dessous, pochettes refaites maison).

 

 

Une visite plus courte et amusante par Thierry Bouët appelée « affaires privées » montre sur de grandes photos des portraits de particuliers proposant à la vente sur le Bon Coin des choses assez bizarres comme ce cercueil que la grand-mère avait commandé pour elle avant de changer d’avis et de préférer l’incinération, mais dont aucun des descendants n’a voulu après sa mort.

 

Une magnifique expo avec de somptueux tirages immenses dont l’auteur, Markus Brunetti, ne veut pas dire comment ils sont retravaillés (tous les ciels sont identiques, notamment) et dont j’ai pris cette photo avant de voir que c’était interdit :

 

Les jeunes talent sont à l’honneur avec de bien beaux travaux. Moi qui adore les carnets, j’ai été servie avec ceux de Pauline Fargue. Mais il y a énormément d’artistes à explorer.

 

L’expo qui m’a le plus plu s’appelle « les Paradis, rapport annuel », paradis fiscaux bien sûr où les photographes, Paolo Woods et Gabriele Galimberti se sont faufilés pour réaliser un reportage de toute beauté et très argumenté que l’on retrouve dans un beau gros livre éponyme. C’est un travail politique qui montre l’opacité de ces no go zones, accompagnée des chiffres de ce cancer qu’est l’exil fiscal, les poses de divas de certains PDG, tous ces gens qui vivent complètement en dehors de notre réalité. Je vous en reparlerai en détail tant ce problème, fondement de toutes les crises, me paraît l’un des plus essentiels de notre époque.

 

Passons sur de nombreuses autres expositions pour finir par celle, rigolote, de Sandro Miller qui a demandé à son vieux pote Malkovitch de se grimer en icône de la photographie contemporaine. C’est ainsi qu’à l’aide de maquillage, perruque et accessoires mais sans trucages, il est devenu JPGaultier, Marilyn, les jumelles d’Arbus, le Mick Jagger de Bailey, Nicholson,Dali et autres Picasso. Très réussi !

 

 

 

Voilà…

C’est un très petit tour, j’en conviens. Vous pouvez aller voir le site officiel ici qui est imbitable, ou un article de Télérama qui vous conseille sur les meilleures expos.

Texte © dominique cozette

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