Petit survol d’Arles, grand plaisir !


Les Rencontres sont toujours d’extraordinaires façons d’appréhender le monde à travers le regard d’un artiste. Cet article n’est qu’un survol car en une journée, difficile de  tout voir. Certains travaux m’ont vraiment interpellée, comme celui de Patrick Willocq (plus de détails sur son site) qui a réalisé des mises en scènes de rituels d’une tribu de pygmées de RDC  dont particulièrement ceux qui concernent la maternité. On dirait parfois du Goude de la belle époque, mais ce que raconte l’image renvoie aux racines ancestrales des personnages.

Katharina Gaenssler, c’est un boulot énorme qui reconstruit l’espace selon la topologie qu’elle a elle-même initiée. Elle prend des centaines de clichés d’un lieu qu’elle compile dans des livres puis les régurgite pour en faire une sorte de champs des possibles, faisant fi de contraintes de cadres ou de perspectives. C’est un peu plus compliqué que ça… Vous pouvez voir sur son site la progression de cette installation.



Chema Madoz est un poète tendance surréaliste qui nous montre des objets transmutés, ou qui ont perdu leur usage, en ont gagné un autre, se sont enrichis d’un nouveau sens. Bref, ce sont des centaines de clichés d’une rigueur absolue qui bouleverse notre rationalisme. Photos pas terribles à cause des reflets mais un gros bouquins restitue tout ce bel univers.

 

Le pauvre, s’il voyait ce que j’ai fait de son expo ! Je vous engage fortement à cliquer ici pour voir ses photos dans de bonnes conditions.

La série Small Universe présente des photographes néerlandais à la démarche particulière, appliquée à leur way of life : petits espaces, notamment. Dans cette perspective, ce sont réellement des concepts mis en images.  Hans Eijkelboom (merci !) par exemple, aime bien s’infiltrer dans des familles pour prendre la place du papa qui est au boulot. Il s’invente ainsi des familles très plausibles.

 

 


Il fait aussi le pari de figurer chaque jour pendant 10 jours sur le journal local, en arrière-fond d’un événement. Ou alors c’est son assistante qui s’y colle : elle va trouver des relations qu’il a perdues de vue et leur demande de parler de lui et d’imaginer un métier qu’il ferait : il met ces images en scène.

Jos Houweling photographie du mobilier urbain, des bécanes et autres objets de rues pour en faire des compilations très graphiques (désolée pour les reflets !)

 

 

Et voici le travail de dingue de Vik Muniz (site ici), un peu comme celui de Katharina Gaenssler, des centaines de milliers d’images à partir desquelles il reconstruit une seule image, géante, avec la contrainte que tout soit dans la même thématique. Il est interdit de faire des gros plans ou de trop cadrer, mais à l’œil nu, c’est vraiment barjot le nombre de petites coupures qu’il entasse et superpose pour obtenir un modelé !


Ça fait un peu léger  ce que je vous raconte mais il y a énormément de lieux, de surprises, notamment l’un où il fait tout noir et où l’on nous donne des barres de diodes pour voir les images, sur l’histoire de la Chine.  Parce que le  lieu n’est tout simplement pas équipé pour une expo.
Et puis il y a à (re)voir les grands que nous connaissons, Clergue, Bailey, Vincent Pérez, Patrick Swirk, des films, des conférences, des rencontres, des débats, des signatures. Et puis la ville d’Arles, adorable, ses petits restos trop sympas, le Méjean avec sa librairie d’où j’ai du mal à m’extraire, et enfin, le tout nouveau tout beau, paraît-il, centre d’art contemporain : la Fondation Van Gogh que j’irai visiter prochainement.

Texte et médiocres photos © dominique cozette

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter