toutes les filles de mon âge…

Dernier couplet (Oui, y en a marre de commencer toujours par le premier).

Toutes les filles de mon âge en 60 ont comme moi 60 ans aujourd’hui
elles ont tout vu tout bu tout essayé elles ont fait toutes les conneries
elles se regardent en tirant sur leurs joues et elles sentent quelque part que c’est cuit
s’il y a une chose qui leur donne du regret c’est qu’elles n’ont rien qu’une vie
Oui mais moi, j’ai été tellement seule
oui mais moi, j’en ai pris plein la gueule
oui mais moi, moi…. ça va.
Oui, ça va, et toi, ça va ? Oui, moi ça va..

Cette chanson est une sorte de cover quelques 40 ans et des poussières  plus tard de l’histoire que chantait Françoise Hardy à qui on me comparait souvent.
Donc, voilà où on en est, les baby-boomeuses sexygénaires, toujours à nous vanter que tout va bien, qu’on est en pleine forme (mettre un s, ici), que la vie est belle… Non, mais franchement, ça veut dire quoi cette espèce d’optimisme à la mords-moi-le-vieux, toutes ces bonnes femmes en pantacourts, sac à dos, billets de trains en veux-tu en voilà, iphone avec photos des petits-enfants « oh ils sont trop kiffants », blogueuses à la petite semaine, créateuses d’associations diverses, chassant le vieux beau sur la route de Compostelle, laissant le botox aux petites cinquantenaires, avec le parler fort de celles qui ont assurét en Rodier, à la mine compatissante pour les pauvres jeunes qui se préparent à un drole d’avenir (et toi, patate, tu en seras où avec ton monologue pour un asticot, hein ?). Bref, vous voulez que je vous dise ? Que je vous dise franchement ? Vaut mieux entendre ça que d’etre sourde !
Et si vous ne l’etes pas, sourd(e), vous pouvez écouter ce chef d’oeuvre de l’art crypto yéyé ici sur mon mySpace. (Ouais parce qu’en plus, on a son mySpace !). En revanche, pas d’accent circonflexe, ça, c’est raide !

Texte, chanson et dessin © dominiquecozette

3 réflexions sur « toutes les filles de mon âge… »

  1. Toutes les filles de mon âge ont 43 – 48 ans, même pas un chiffre rond dont se vanter. Nous ne nous sommes jamais battues pour un monde meilleur, nous n’avons pas eu d’idéal commun à partager, nous avons récolté les fruits d’un combat féministe. Nous raclons maintenant les fonds tout-cuits, trop cuits de ces beaux idéaux qui nous ont fait croire mordicus et dès le départ que notre indépendance de femme est naturellement légitime, alors que nous sommes, dans mon milieu, perdues entres deux O, entre Orgasmes et Ornières, orgasmes pas toujours conjugaux, et trop rares, ornières le plus souvent professionnelles, obligées de composer entre un mari en pleine crise, quand y’ a un mari, et y’en a de moins en moins, des finances catastrophiques à nos âges, des ados qui font chier, un boulot bien en-deçà de nos espérances de jeunes femmes quand on s’appelait encore des « filles », une maison qui nous bouffe un temps innommable, des emmerdes administratives à régler toutes seules (les mecs ne s’en n’occupent pas, ça ne les intéresse pas !), des scandales de la vie domestiques à se fader trop souvent, et des repas, pour 3, 4, 5 personnes, tous les soirs, avec des protéines s’il vous plait, pour tout ce monde qui, à table, est « en pleine croissance » (tu parles !) et qui constitue notre propre famille à nous. Quand on est soi-même encore adolescente dans l’âme ! avec la soif d’un monde meilleur ! avec du temps à soi, puisqu’on nous répète à longueur de temps : pense à toi ! fais-toi plaisir ! fais ce que tu veux ! … Ben merde : on peut pas !
    Les petits plus (plus de temps, plus de gadgets, plus de fun, plus de tout à mon avis) des sexygénaires nous sont inabordables, c’est carrément insensé ! Vous pouvez rigoler mais :
    Eh ! les filles ! Qu’avez-vous fait de vos idéaux ? Vous aussi, capitalistiques épanouies, vous les gardez pour votre pomme ? Et notre liberté de femme qu’on a crue si chèrement gagnée, elle est où MA liberté ? je la vois de trop loin ! pffff ! c’est dégueulasse ! et puis merde encore.

  2. J’aime beaucoup cette comparaison. Mais j’espère que tu es restée plus jolie, plus simple, que cette espèce de courgette mal cuite de Françoise Hardy qui a été si belle, faut le dire.

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