Se perdre, oui, pour se perdre…

Se perdre est un livre d’Annie Ernaux emprunté à ma petite bibliothèque de l’été. En fait ce n’est pas réellement un livre, c’est la transcription mot pour mot du journal qu’elle a tenu lors de son histoire avec S., le diplomate russe, en 1988. Elle en avait tiré Passion simple, sous la forme romancée habituelle. Puis quelques années plus tard, retrouvant ce journal, elle décide de le publier tel quel, sans ajout ni retrait. Je dois dire que c’est calamiteux, c’est ça qui est intéressant. Imaginez un peu : elle a 48 ans, elle est mince, grande, sérieuse, reconnue voire célèbre, intello. Lui est très grand, blond, russe, marié à une petite femme grassouillette, il porte des slips et des tricots de peau russes hideux, il garde toujours ses chaussettes pour faire l’amour, il est quasi inculte, il boit comme un trou, fume comme un pompier et se damne pour tout ce qui est bling bling. Il a une grosse voiture, un costard St Laurent, une cravate Guy Laroche. Il est beaucoup plus jeune qu’elle, il travaille à l’ambassade …

Ils se rencontrent lors d’un voyage littéraire à St Pertersbourg car il accompagne un cheptel d’écrivains. Le dernier soir, ils font l’amour. Puis, comme il est basé à Paris, ils se revoient. Elle habite à 40 km, à Cergy, et quand il vient la retrouver, l’ayant prévenue par téléphone, il reste en général quatre heures et ils ne font que l’amour. Boire et grignoter. Il est plein de désir, elle-même en meurt tellement elle n’attend que ça, et lui ne demande qu’à se perfectionner dans l’art de la baise. Sodomie, fellations, positions, longues caresses bucco-génitales, Annie ne nous passe rien. C’est d’une indécence totale, non pas ce qu’ils font, mais le fait qu’elle ne vit que pour ces moments intimes et jouissifs qui la rendent d’autant plus malheureuse après qu’elle ne se sent pas aimée. Elle guette tous les signes qui pourraient lui faire croire qu’il a une réelle affection pour lui mais rien. Elle passe ces deux ans à pleurer à chaudes larmes tellement elle est malheureuse. Elle suppose même vers la fin — il vient moins souvent — qu’il a une autre maîtresse en plus de sa femme à qui il fait souvent l’amour.  Mais on n’en saura rien. Elle devient indifférente à tout le reste, plus rien ne la touche, son moteur est à l’arrêt, l’écriture est impossible, à part ce journal qui la remet en situation.
Ce journal est donc une litanie de gémissements tragiques, de ressassement dramatique vaguement perlés de petits pics de joie lorsque la relation lui laisse encore une trace de complicité. C’est cru, je ne parle pas des séances car elle ne décrit pas dans le détail ce qui s’y passe, mais de la misère dans laquelle elle semble se complaire comme si elle était réellement maso (c’est moi qui pense ça), on a l’impression qu’elle érige sa douleur VS son désir violent et permanent en totem massif et écrasant. Durant toute cette affaire, elle ne prend plaisir à rien (à rien d’autre que les rapports), ne fait rien, met plus de six mois à rédiger un pauvre article, ne sort pas avec des ami.e.s (en a t-elle seulement ?), même ses fils (qui sont adultes) l’embarrassent quand ils passent, l’empêchant de se concentrer sur ce mal d’amour qui la ronge. J’oublie de le dire : dans ces années-là, il n’y a pas d’internet ou de mobiles et comme la femme de S. est sa secrétaire à l’ambassade (où Annie se rend car elle est souvent conviée à des soirées culturelles), elle ne peut pas téléphoner. Elle est donc réduite, comme n’importe quelle midinette soumise, à attendre qu’il la contacte. Le plus dur c’est qu’il ne lui dit pas vraiment quand il sera rappelé à Moscou, et toujours elle craint qu’il ne la préviendra même pas lorsqu’ils déménageront.
Cette femme, par ailleurs brillante, se laisse voir sous un jour pathétique, extrêmement dévalorisant, c’est une loque névrosée, sa soumission odieuse, flagrante, ne mènera à rien. Elle le sait puisqu’elle l’a déjà vécu  avec les autres (elle en fait référence et compare ses douleurs). La fin est d’ailleurs encore plus pénible que le début puisque, comme S. vient de moins en moins, elle raconte ses rêves dans son journal.
Mais c’est intéressant.

Se perdre d’Annie Ernaux, 2001 aux éditions Gallimard. 296 pages. 110 fr. 16,77 € . Et chez Folio.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #455

Cette semaine nous a offert une vaste palette des futurs climats de saison dite d’été. On a transpiré sa race comme nos ancêtres femelles dans leurs sudisettes pour perdre du poids, puis on a joué à Poséidon-votre-imperméable sur la patère tandis que roulaient des courageux sur des glaçons ronds dans les Alpes. Le climat change ? Pensez-vous, disent les uns, tandis qu’une jeune pubère fait la leçon à tous ces autres courageux qui préfèrent crier au loup de leur voix mâle intentionnée que de lever leur QI de leur écran plat comme un encéphale de philosophe confit. Sinon, oui, céta, cétarrivé, on va arrêter le homard pour bouffer du bœuf nourri à la poudre d’os et de poil. Poil au cul, turlututu, chapeau pointu ! Du poil de bœuf, c’est du bœuf, oui ou non ? Bon week-end, friends !

– PI : « Termine ton assiette ça va être chaud. » Anonyme à son enfant, 24 juillet 2019.
– PI : Je remarque qu’une partie de la droite a une grande estime pour Jeanne d’Arc morte à 19 ans donc laissons disons deux ou trois ans à Greta Thunberg pour être légitime à leurs yeux.
– BL : Faut quand même un sacré courage politique aux députés LR pour s’attaquer en meute à une gamine de seize ans. À moins que ce soit la trouille d’être confrontés à une parole infiniment plus puissante que la leur.
– DC : C’est vrai que tu as de quoi scandaliser ! Tu es suédoise, tu as 16 ans, et au lieu de tourner dans un porno ou de faire la pute, tu viens nous parler du climat !
– FC : Affaire de Rugy : La commission de l’assemblée Nationale accrédite la thèse du ‘tous pourris »
– BL : Il y a des années, l’Homme posait le premier pas sur la Lune et depuis il n’est jamais arrivé à y retourner, on dirait la bio de mon point G.
– EEF : Donc Kim Kardashian veut que ses cendres soient jetées dans l’océan à sa mort… Comme si il n’y avait déjà pas assez de plastique.
– SVR : Selon la France, une fille de 16 ans est capable de consentir à un rapport sexuel, par contre si une fille de 16 ans essaie de mobiliser les gens pour le climat, d’un coup « c’est qu’une gamine ».
– PI : Les jeunes, j’espère que vous tenez des notes sur tout ce que les LR et le RN disent de vous en creux quand ils parlent de Greta Thunberg.
– NP : Le problème quand il y a une deuxième canicule pendant l’été c’est que ,du coup, même les blagues sur la canicule sentent le réchauffé.
– JC : Greta Thunberg ? Qu’elle fasse s’indigner Boutin et vomir de haine Pascal Bruckner est déjà une victoire de la civilisation contre la médiocrité intellectuelle et la bassesse morale. Anecdotique, la victoire, mais y’a pas de petit plaisir.
– BL : Lorsque le sage montre l’urgence climatique du doigt, l’imbécile regarde la polémique
– RP :  CETA : Ce qui est paradoxal, c’est que le repas à la française à été sanctuarisé et que très bientôt, il faudra recycler les derniers étrons de De Rugy pour retrouver la trace des ingrédients nécessaires à la confection du truc.
– AB : Vendredi, lecture. J’en suis à la page 15 du projet d’accord CETA, qui en comporte 2344 ; je comprends que les députés LREM l’aient voté sans le lire
– PR : J’explique. Il y a des choses que tu ne peux pas faire dans un pays à cause de la loi locale. Donc, tu le fais dans un autre pays qui passe un accord de marché ouvert avec le premier pays, et tes produits entrent légalement dans le pays où c’était illégal. Accessoirement, tu provoques une jolie distorsion du marché, car les habitants du premier pays ne peuvent pas le faire, puisque c’est illégal chez eux. Héhé. Donc, tu les as bien niqués de sa race. Donc.
– JE :  Après les dîners de François de Rugy, l’Assemblée Nationale déclare que les comptes suisses de Jérôme Cahuzac étaient « d’ordre professionnel. » « Ces comptes ont contribué à l’amélioration de la sécurité de notre système fiscal, c’était son rôle de Ministre. »
– NP : Il fait la même température à Paris qu’à La Mecque… Il y a encore des gens pour mettre en doute l’islamisation de la France.
– OM : C’est quand même dingue ces gamines de 16 ans qui ne respectent pas le droit des politiques de rester les bras croisés pendant que la planète brûle !
– PdJ : Il est agile Zapata. Tweet peu compréhensible par les jeunes…
– NP : La France, ce pays où les TGV tombent en panne en hiver parce qu’il y a de la neige et en été parce qu’il fait trop chaud…
– JPP : Tu coupes la clim dans tous les lieux de pouvoir mondiaux. Dans la semaine le problème du réchauffement climatique est réglé.
– RdB : Bon, le Flyboard de Zapata, on sait toujours pas ce que ça vaut pour la guerre, mais apparemment, pour pécher du poisson, c’est pas mal.
– ES : Make our planet Greta again !
– JG : Hélicoptères, plongeurs,… Y aurait pas plus de moyens pour assurer la traversée de Zapata que pour retrouver Steve ?
– SF : On me dit dans l’oreillette que François de Rugy va rendre l’argent qu’il n’a pas volé
– AB : Si un jour je suis inquiété pour mes dépenses, je demanderai une enquête menée par mon frangin, ma concierge et les caissières de Lidl.
– GD : François de Rugy, François de Rugy et François de Rugy vous informent n’avoir rien à reprocher à François de Rugy (confirmé par François de Rugy).
– CB : Être mère, c’est manger la partie noire de la banane…
– ES : Franky Zapata : « J’ai perdu la première Manche, je n’ai pas perdu la bataille. »
– BL : Je n’ai rien contre le progrès mais je trouve plutôt rassurant qu’un type qui flottait dans les airs avec un fusil d’assaut il y a 10 jours se vautre comme une bouse au milieu de nulle part.
– SF : La clim du bureau d’un préfet fait plus parler d’elle qu’une centaine de malheureux migrants qui se noient en Méditerranée. C’est pas vraiment l’idée que je me faisais du XXIème siècle.
– BV : Pierre Péan est mort, Christophe Barbier est vivant. Injustice.
– CC : Si Macron avait eu la phobie des évadés fiscaux plutôt que celle des bêtes à plume, z’imaginez le pognon qu’on aurait récupéré ?
– TC : Présentement dans un train bondé, plus de place assises par 40 degrés. Je suis devenu un homme fontaine.
– BL : Ce n’est pas le fait que ce monde soit dirigé par des cons cyniques qui est flippant. C’est qu’on n’ait pas encore trouvé le moyen qu’il en soit autrement.
– PG : Bon !!!! Ça y est…. on se sent mieux ! Je commençais à en avoir marre de me faire caniculer tous les jours !
– OK  : La canicule est terminée. Arrêtez d’hydrater les personnes âgées. Merci pour elles.
– NP : PointMeteo : c’est le déluge. Mon chat qui était sorti faire un tour dans le jardin vient de rentrer à la nage.
– PI : C’est pas pour dire que c’est mieux organisé que le Tour de France, mais bon, à Roland Garros, ils auraient bâché et suspendu quelques heures, c’est ça la différence entre un sport et un moyen de locomotion.
– NP : Geler une étape de montagne à cause d’une averse de grêle c’est quand même le sommet de l’ironie.
– TC : *ouvre les fenêtres de l’étage* *descend faire à bouffer* *entends l’orage* *remonte en 4 secondes* *essore tous les draps, essuie les sols, les meubles, étend les oreillers…* 4 put… de secondes !
– NP : Les parisiens sont vraiment nuls en danse de la pluie : ils se contentent de trottiner sur les trottoirs avec leur sac au dessus de la tête…

FESSEBOUQUERIES RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site ici. Merci d’avance.

Les habits du plongeur abandonnés sur le rivage

Les habits du plongeur abandonnés sur le rivage, titre de ce drôle de roman de Vendela Vida idéal pour l’été, donne une image qui n’a pas à voir avec l’histoire, c’est juste le titre d’un poème dans le récit. Mais, quand même. C’est d’une sorte de disparation qu’il est question puisque l’héroïne, une Américaine de 33 ans, se voit disparaître de par le vol de tous ses papiers. Voici : Elle s’envole pour le Maroc, itinéraire conseillé par une proche pour se changer les idées après un douloureux divorce, atterrit à Casablanca où elle a réservé pour trois jours dans un hôtel pas terrible, alors que le guide conseille de se tirer au plus vite de cette ville. Et voilà qu’on lui vole son sac avec tous ses papiers, passeport, ordi, téléphone, carte bancaire, tout quoi. Ne lui reste que sa valise de vêtements. Et pas un rond. Enfer et damnation !
Le surlendemain, après moult difficultés qui font le sel de l’histoire, le chef de la police lui tend un sac similaire avec papiers, passeport et même une carte bancaire. Mais il s’agit de celui d’une autre Américaine qui lui ressemblerait un peu.  Par chance, elle n’a pas encore fait opposition. Une autre vie commence car par chance encore, il y a un tournage dans le beau quartier et on la repère pour doubler une célèbre actrice américaine. Tous frais payés etc. Entre temps, elle a dû changer de nom, prenant celui de sa nièce bébé, on saura pourquoi elle attache tant d’intérêt à cette petite. L’actrice est très sympa. Très capricieuse aussi, forcément. Quand la narratrice sera obligée de la remplacer auprès du prétendant officieux, ça va déraper sérieusement. Et toute la suite de cette histoire n’est qu’un dérapage pour fuir le danger de voir ses mensonges découverts. Elle disparaît sans arrêt, sans arrêt, se rattrape à une branche trop fragile et c’est vraiment très amusant.
Au lieu de raconter son histoire en mode je, elle utilise le tu. C’est un procédé pas très nouveau et on s’y fait. Le plus bizarre, c’est de lire à la fin la liste des remerciements, des équipes qui l’ont assistée pour ce livre etc… Est-ce de littérature ou de marketing qu’il s’agit ? J’image les réunions où des tas de gens demandent de rectifier ici ou là, de mettre plus de jeune et moins de rouge, ce genre de truc. Comme dans les bons vieux plansboards de la pub. Une activité solitaire, l’écriture ? Heu…
Nerver mind, ce livre est très plaisant et vraiment amusant.

Les habits du plongeur abandonnés sur le rivage de Vendela Viva, 2015 l’original, 2019 chez Albin Michel, traduit par Adèle Carasso. 244 pages, 21,50 €.

texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #454

Je te préviens : si tu ne finis pas ton assiette, on te la servira la semaine prochaine ! Oui, on croyait que c’était avalé, digéré, toute cette fantaisie sur le homard. Hé bien non, il est blanchi, le ministre, par le système qu’il avait lui-même mis en place ! Pas con, le larron. Il paraît même qu’il va recevoir le casse-pinces d’or de la main de monsieur Castaner qui s’y connaît en déhontologie. A part ça, vieillis-toi avec FaceApp, mange ton kebab et ta gueule, y a Hanouna qui cause et le ruissellement qui commence à se déverser. T’entends pas ? Oui, bon, c’était une cigale. Allez, bouffe, bouffon ! L’actu toute chaude, ça n’attend pas !

– OVH : Pour le défilé, Macron a invité du beau monde : Merkel et tout le tremblement.
– ES : — Chéri t’as pensé à mettre le champagne au frais ? — Non je l’ai mis AUX frais —  …? — Aux frais des contribuables AHAHAH
– CV :  — Les enfants, on va faire une ronde. Voilà, très bien, maintenant on ferme la ronde, comme ça, et on s’assied. Faites bien attention qu’il n’y ait pas de CACA quand vous vous asseyez.
– DC : Laurence Sailliet, porte-parole des Républicains, devient groniqueuse chez le slipanouille. De Wauquiez à Hanouna c’est comme d’une bouse à l’autre, un petit pas suffit.
– CD : Je viens d’entendre le Préfet de Police dire :  » il y avait 200 manifestants « .
 Comme on apprend qu’il y a eu 175 interpellations, c’est quasi un strike, moi j’dis.
– PA : Je suis sorti avec des ami.es, on a bu des coups en célébrant la démission de De Rugy. J’ai tellement bu qu’en rentrant, j’ai cru que Macron avait nommé Elisabeth Borne Ministre l’écologie !!! MDR les ravages de l’alcool
– HB : Pour avoir servi un Château Yquem avec du homard, je propose de destituer De Rugy de la nationalite Français
– HM : C’est pénible, votre FaceApp qui vous vieillit. Moi qui ai de lourdes tendances gérontophiles, ça me donne envie de tous vous baiser.
– CV : Nommer la ministre des transports à l’écologie, ça dépasse les bornes !
– SN : Nous avons conscience que nos concitoyens ne mangent pas du homard tous les jours, bien souvent c’est plutôt des kebabs (Sibeth Ndiaye)
– CdH : Quelqu’un.e sait pourquoi Elisabeth Borne n’est pas ministre d’État ? Merci !
– MO : En seulement deux ans. C’est plus un gouvernement, c’est un speed dating ! Départs de ministres sous Macron : Richard Ferrand, François Bayrou, Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard, Nicolas Hulot, Laura Flessel, Gérard Collomb, Françoise Nyssen, Delphine Gény, Stéphane Travert, Jacques Mézard, Nathalie Loiseau, Benjamin Griveaux, Mounir Mahjoubi, François de Rugy.
– PE : —  mon avis diffère du tien. —  tu penses avoir raison ? —  oh non, avoir raison n’a aucun sens, je te parle du prisme à travers lequel je forge mon point de vue, c’est très subjectif. —  on est sur twitter. — ah oui excuse, ouais non,  mais ta gueule connard, tu dis de la merde. —  voilà.
– OK : Passation de pouvoir entre De Rugy et Borne, il paraît que la Badoit / Pulco citron coule à flot et que les petit-beurre Leader Price sont servis à volonté.
– RR : J’ai synthétisé l’actualité politique de ces dernières 24 heures. Effectivement on peut supprimer l’ENA.
– OM : En fait, depuis que Macron est Président, le seul truc qu’on recycle mieux en France, c’est les Ministres de l’écologie.
– RR : Je ne comprends pas pourquoi les hommes politiques ne veulent pas suivre les modèles suédois alors que ce sont toutes des bombasses.
– OM : Y’a pire pour un facho que de voir que l’Algérie a remporté la CAN. C’est de voir que les célébrations se sont passées sans incident.
– OM : « La porte-parole de Les Républicains démissionne de ses fonctions pour devenir-chroniqueuse chez Hanouna. » En même temps à raconter de la merde, autant que ça rapporte.
– PV  : Vous êtes républicain modéré, mais partisan du rétablissement de la peine de mort, de la sortie de l’Euro, de l’interdiction de l’IVG et du mariage pour tous, et de la chasse aux étrangers non blancs ? Rejoignez Marion !
– TH : « Éborgner des manifestants, ça passait. Tuer des vieilles dames, ça passait. Noyer des jeunes, ça passait. Dénier le droit constitutionnel de grève, ça passait. Les politiques racistes ça passait. Mais le homard, ça coince ».
– SF : Sous la Vème République, il y a eu une femme Premier Ministre et trois femmes Ministres d’État. Par contre, toutes les dames pipi de nos somptueux palais ont été et sont encore des femmes. Hey, les mecs, j’ai un message pour vous
– DC : La femme qui a posé pour l’origine du monde est née dans l’Aisne. Ça ne s’invente pas ! Et son prénom commence par Con… (stance). Franchement !
– OB:  N’empêche, on vieillit mieux avec FaceApp qu’avec la réforme des retraites.
– NP : Les Algériens à chaque fois qu’ils gagnent un match de foot, tu as l’impression qu’ils fêtent leur indépendance. Calmez vous les gars ! Ça fait 37 ans, vous devriez être habitués maintenant.
– AB : M. Christophe Castaner, ministre de la Baston, a reçu la matraque d’or et le LBD d’honneur des mains du président Manu Militari. Félicitations navrées…
– RdB : Bernard Arnault, 2ème fortune mondiale . MAIS ÇA VA PLUS ÊTRE UN RUISSELLEMENT, ÇA VA ÊTRE UN TSUNAMI
– GD : Pour geindre sur la casse des services publics, il y a du monde. Mais pour se réjouir de la 2e fortune mondiale de Bernard Arnault, ça regimbe.
– TC : Faut arrêter de consommer et de jeter comme ça… on est même pas foutu de garder un ministre tout neuf. Dès que la garantie a expiré, ça tient plus…
– LC : J’allais m’endormir et puis je me suis demandé comment les nudistes faisaient pour nettoyer leurs lunettes.
– SF : L’Assemblée Nationale qui enquête sur les dîners de François de Rugy et l’IGPN qui enquête sur la disparition de Steve. Ça commence sérieusement à se voir qu’on se fout de notre gueule
– ME : L’Assemblée, qui avait indiqué ne pas pouvoir contrôler les dépenses du président, nous annonce avoir contrôlé les dépenses du président pour en conclure que tout était réglo.
DC : Nommée sur proposition du Président François de Rugy, Mme Agnès Roblot-Troizier, déontologue de l’Assemblée nationale, a conclu que les dîners de monsieur de Rugy étaient bien professionnels. Déhontologie ?

FESSEBOUQUERIES RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site ici. Merci d’avance.

J'enlève le masque…

Un livre qui va en agacer plus d’un/e comme toute histoire de réussite chanceuse.
Voilà un p’tit gars, Pierrot, Pierre Berville en vrai, il ne sait pas trop quoi faire, c’est pas qu’il s’ennuie, mais bon, qu’est-ce que je peux faire ? Heureusement pour lui, son grand frère, Paul, est dans la pub et y fait son trou. Alors, plutôt que d’aller à l’armée, Pierre se fait porter pâle et commence sa belle histoire par un stage croquignolet. Puis enchaîne, grâce au frangin, les places dans les agences de pub qui commencent à faire parler d’elles. Et alors, sans qu’il ait rien demandé, il gravit sans peine les échelons qui l’emmène aux sommets de la gloire. Parce qu’il deviendra très vite une super pointure de la création.
Certes, il a du talent, du répondant et de la gouaille. Personnellement, je ne l’ai pas connu mais beaucoup croisé et j’ai beaucoup lu son nom dans la rubrique « qui a fait quoi » dans Stratégies. Il l’écrit lui-même : ce n’est que de la chance. Couronnées de nombreux prix et lauriers, ses campagnes sont encore dans les mémoires, ne serait-ce que celle de Myriam qui enlève le haut, faite en free-lance, sport qu’il a beaucoup pratiqué et qui lui a rapporté beaucoup d’argent. Une chance énorme, encore : il trouve ses (très bonnes) idées très vite et très facilement. Oh, que c’est agaçant !
Il a donc connu la meilleure période de la pub, celle des créatifs qui arrivent à l’heure qu’ils veulent, qui bossent comme ils veulent, qui causent comme ils veulent. On les protège, on les couve, on les admire. Du moins ceux qui ont du talent. En plus, on les paie bien. En plus, ils n’arrêtent pas de faire la bringue, de picoler, de sniffer, de se faire des nanas, Beigbeider est passé par là aussi, on s’en souvient.
Il a habité dans des beaux lofts, il a fait des campagnes et des films dans des beaux pays, il a rencontré des gens hyper intéressants, dont certains sont devenue ses amis. Il a adoré les femmes qu’il a épousées. Il est très fier de tous ses enfants. Il n’a manqué de rien. Il a peut-être eu un problème avec son frère réalisateur car il n’a pas fait assez appel à lui pour ses films, et aussi avec un de ses fils car il n’a pas été trop présent, il le confesse. Mais quand on est très jeune et que tout tombe du ciel, on est comme les jeunes chiens fous, on s’amuse et on jouit.
Pour des pubard(e)s dont je suis, pas trop de surprises dans J’enlève le haut sauf que je ne connaissais pas tous les trafics de fric, de surcoms, d’arrangements, de prévarication dont on faisait preuve entre agences, centrales d’achat d’espaces, et prods diverses et qui ont sévi jusqu’à la loi Sapin.
J’y ai retrouvé beaucoup de figures dont j’ignorais la vie de bâtons de chaise ou les manières assez particulières, revu quelques connaissances mais pas tant que ça parce que j’ai commencé plus tard et pas dans les meilleures enseignes. Moi c’était plutôt Ringard & Grosse Com mes premières agences… Je m’en suis quand même sortie honorablement.
Bref, c’est un livre de nostalgie, si on veut, il nous ramène à des années-lumière de ce qu’on voit aujourd’hui sur les écrans et sur les murs ou de ce qu’on entend à la radio et nous fait dire, comme Pierre l’écrit, qu’au niveau pub, c’était mieux avant, et il assume comme un vieux con qu’il est. Je cite.
C’est donc une belle histoire paradisiaque qui s’arrêtera le jour où on aura croqué la pomme d’Apple, celle qui a permis à n’importe qui de faire ses films ou de remonter ceux de l’agence (merci FinalCut), de trafiquer les annonces en agrandissant le logo et en changeant la mise en page (merci Illustrator et PhotoShop) et de réaliser tous les trucages possible sans bouger de son siège.
Alors, ce livre plein d’anecdotes va certes faire des envieux, mais il n’en reste pas moins un excellent témoignage d’une tranche de notre vie à jamais disparue.

J’enlève le haut par Pierre Berville, 2018 aux éditions Aquilon. 424 pages, 24,90 €.

Texte © dominique cozette

Mais qu'est-ce qu'un homme heureux ?

C’est la question que se pose Dario Jaramillo Agudelo dans Mécanique d’un homme heureux. Ce qui m’a d’abord attirée dans ce livre, c’est son physique : une première et une quatrième de couv à l’esthétique plaisante et très soignée. Puis le papier : il est épais mais léger, facile à tenir au lit et peu pesant au sac. Et le côté inconnu de l’édition : Yovana. Elle se trouve dans l’Hérault et se consacre aux livres étrangers. Sur la couverture,  comme une tache noire, une petite carte du pays, et en quatrième, on voit qu’il s’agit de la Colombie et que Bogota, en son centre, est indiquée. La typo est également très importante. Celle de l’intérieur, fine et racée, est du FreightSans Boook droite et italique tandis que les textes en couverture sont en Akkura mono. Ce qui relève encore du confort de lecture, c’est que les paragraphes sont composés de telle façon qu’ils sont rarement coupés d’une page à l’autre. Et les chapitres sont courts, ce qui permet d’interrompre la lecture de façon naturelle.
Venons-en à la forme du roman (je parle comme l’auteur). C’est une littérature très maîtrisée car le narrateur est très attaché au fonctionnement des mots entre eux, à leur précision, à leur matérialisme : pas de flou, pas d’approximation, pas de blabla. Voici pourquoi : notre héros est un homme passionné de mécanismes, de machines, de machinerie. Il est ingénieur, il a obtenu son diplôme aux Etats-Unis, puis il est revenu en Colombie pour monter une grosse usine de mécanique. Il adore faire des plans, tout calculer, tout prévoir, en temps et en heure, en dépenses, en efficacité. Il dort dans l’usine tellement il veut être à pied d’œuvre tout le temps, pour ne pas perdre une minute. Mais il est mal tombé : en Colombie, rien n’est net. On y vole les camions de pièces détachées puis on réclame de l’argent pour le récupérer, on n’y obtient les autorisations ou agréments qu’en versant des pots de vins et tout est à l’avenant.
C’est dans cette usine qu’il va être séduit par sa cheffe, dont il ne mesurait absolument pas l’attrait qu’il avait sur elle. Il tombe des nues mais laisse les choses arriver : elle est la petite-fille de l’un des fondateurs, séduisante, autoritaire en douceur, perfectionniste, bonne en tout, parfaite. Seul problème : elle n’a pas encore d’enfant à 35 balais. Lui en a 24, il trouve finalement normal qu’après avoir obtenu son diplôme puis trouvé un travail qui le passionne, il connaisse une suite logique à son cursus qui s’appelle : fonder une famille. Donc tout se déroule au petit poil.
Le grain qui bloque la machine de sa vie, c’est quand son seul ami lui dit, lors du mariage de sa fille qui part s’installer loin, comme son fils d’ailleurs : alors, maintenant, avec Regina, vous n’allez être que tous les deux ! Cette phrase le fait se réveiller de longues années de torpeur où il ne se posait aucune question. Sa femme avait démissionné de l’entreprise pour s’occuper de la maison, des enfants, de la vie mondaine liée à leur réussite. Il ne savait pas s’il était heureux ou pas car tout avançait.
Mais soudain, à cet instant précis, il s’aperçoit qu’il a été manipulé depuis le début par son épouse qui en a fait un clone à son goût à elle et que le Tomas qu’il était, a disparu sans laisser de trace. Alors que faire pour arrêter ça ? Divorcer ? Impossible, sa vie serait foutue. Se suicider ? Pareil. La seule issue, c’est qua sa femme ne soit plus là. Et comment ça peut se faire ? Il faut qu’elle meure. Comment fait-il faire pour ne pas se faire prendre et vivre enfin heureux le reste de sa vie ? C’est toute l’histoire de ce livre, excellent et très original.

Mécanique d’un homme heureux de Dario Jaramillo Agudelo. Mai 2010. 2017 aux Editions Yovana. Traduit par Laurence Holvoet. 368 pages, 20 €. 7,99 € en numérique. Possibilité de feuilleter quelques pages sur le site de l’édition ici.

Texte © dominique cozette

Les Fessebouqueries #453

Le charme discret de notre belle démocrassie constitue la part géante, comme les homards, de la semaine. Les lions  de l’actu se sont lâchés, déchaînés, ils ont rugi dans toutes les rédactions et jusqu’au plus profond du moindre petit twitt. Notez que l’allergie aux crustacés est courante (ou la donne, la courante) mais l’homéopathie n’y fait rien, c’est pour cela que d’aucuns préfèrent tuer des bêtes sauvages dans la brousse. Ceci dit, ça U payé mais ça ne paie plus. Donc les Rugy, tenue de Gala exigée ( normal, madame y bosse) pour être plus près des gens. Dont certains ne sont pas en forme, je pense au pauvre Lambert bientôt en lambeaux, et à Tapie, toujours relax. Bon, on a fait le Tour, mais pas eux, vive l’EPO dans une petite coupette et bon WE !

– PI : Faut quand même que je vous raconte. J’ai reçu un mail aujourd’hui me disant « je vous l’envoit demain sans faute ».
– PP : Depuis la relaxe de BernardTapie, Balkany retrouve foi en la justice de son pays..
– NM : Je ne comprends pas bien cette histoire de « homard ». Par contre, la morue je la vois bien.
– JFR : Ce matin, un drone de l’Inspection du Travail est venu me déposer une amende car j’ai fait travailler mon robot tondeuse hier dimanche…
– RR : Pour Villani, tout va de mal en π.
– CC : à partir d’un certain âge, tu fais des plans cure : c’est comme des plans cul, mais dans l’eau thermale et en claquettes anti-dérapage
– DC : Pour 400 patates, t’as plus rien. Même pas une petite condamnation, même pas un bracelet de cheville. Rien, je te dis ! Ah, si, une petite relaxe, Max…
– SK : Faut arrêter un peu avec la caricature du gneugneugneu les millionnaires/milliardaires doivent tout à leur héritage alors que c’est sous-estimer grandement la part de la malhonnêteté dans leur enrichissement.
– SP : Y’a quand même beaucoup plus de flics & gendarmes pour te verbaliser à 83 km/h, gauler les fumeurs de shit et taper sur les manifestants que pour sauver la vie d’une femme qui a tenté 4 fois de porter plainte pour violences et menaces de mort par son conjoint…
– AQ : Je remercie l’écologiste de châteaux pour les conseils de vertu et d’exemplarité qu’il nous a conférés comme Président de l’Assemblée. Pendant qu’il mangeait du gros homard arrosé de bon vin, je m’employais à scanner mes tickets de caisse de la pizzeria d’en face.
– OM : En tous les cas les mecs de Super U, c’est des baltringues. Les Mousquetaires de la distribution, ils auraient chassé le lion à l’épée.
– JE : François De Rugy s’explique sur ses luxueux dîners. « Les Français peuvent se rassurer, leur argent a été utilisé en parfaite cohérence avec ma fonction, le champagne ainsi que les homards étaient issus de l’agriculture biologique. »
– TB : « Ces homards ont été remis à la mer après le dîner » se défend De Rugy.
– CA : La sobriété vue par le ministre de l’écologie De Rugy qui prétend donc se connecter à la vraie vie des gens avec du homard et des bouteilles à 500 euros, tout en entonnant le refrain de la sacro sainte réduction des dépenses publiques. Quelle classe !
– CT : De Rugy, autant il est nul en écologie, autant il a l’air fort en pinard !
– LS : François De Rugy justifie son train de vie : « Il est important que nous montrions l’exemple aux fainéants et aux cyniques »
– TB : L’engagement de De Rugy pour maintenir la bio diversité dans les océans : –  » Avec mon épouse, nous limitons notre consommation de homard, à une seule fois par semaine… »
– NP : Juste un conseil aux coureurs du Tour de France : freinez un peu dans la dernière montée. Si vous grimpez plus vite que les motos les gens vont finir par se douter de quelque chose.
– CV a tout faux depuis le début, dans l’éducation de son fils.
 Elle lui apprend notamment à bien se comporter avec les autres et à partager. 
Il ne sera jamais ministre.
– OB : La vraie vie a appelé, elle ne connaît pas Francois de Rugy.
– HD : Il n’y a qu’en France qu’on pratique une autopsie pour connaître les causes de la mort d’un pauvre homme plongé dans un état végétatif depuis 11 ans .
– OM : On vit quand même dans un pays où les règles pour conserver son poste quand on a fait une connerie sont plus sévères à Super U qu’au gouvernement.
– JC : Je pense qu’il faut faire une autopsie du corps du homard qu’a mangé Christophe Lambert avant d’être débranché, pour savoir si François Veyrat n’a pas mis du cheddar (à dose homéopathique) dans le soufflé de Marc de Rugy afin de favoriser la candidature de Cédric Griveaux à la Mairie de Paris au détriment de Benjamin Villani.
– OM : Et les gilets jaunes qui pensaient que les élites les méprisaient alors que les mecs s’emmerdaient à bouffer des homards pour ne pas se couper de la société…
– RR : Pour ceux qui s’offusquent du déremboursement de l’homéopathie, rappelons que les pruneaux ne sont pas remboursés alors qu’ils soignent la constipation.
– PR : J’ai besoin de me reconnecter à la vraie vie… Pommard, Gevrey Chambertin, j’hésite.
– SY : Depuis que nous sommes dans le nouveau monde, on ne dit plus : je vous emmerde, on dit : J’assume !
– RR : De Rugy parle de « dîners informels liés à l’exercice de ses fonctions avec des personnalités issues de la société civile ». Quand j’étais prof on appelait ça « Buffet amical liés à l’exercice de nos fonctions avec quiches à volonté. »
– GD : Tu voulais incarner le renouveau en politique. Tu te retrouves, les yeux rougis, à raconter à la TV tes allergies aux crevettes.
– EEF : Apparemment, ça se fait pas d’aller chez Picard avec une chaise pliante et de demander une prise pour charger le téléphone
. J’ignorais !
– MM : Et le vélo je n’en fais pas, j’ai 3 chauffeurs, alors camembert Monsieur Bourdin.
– JT : Le remboursement du homard à la place de l’homéopathie, ça c’est la France qu’on aime.
– PI : Je ne comprends pas comment on peut expliquer pépouze, en toute décontraction, qu’on a rien fait de mal, tout en promettant de rembourser l’argent indûment utilisé.
– PI : De Rugy hate list : crustacés, caviar et champagne. Ma hate list : choux fleur, lait et endives cuites. Presque pareil.
– LL : Et une fois de plus on élude les vraies questions : Combien mesure un homard géant ? Par rapport à un calamar ?
– ES : Parigot, tête de Griveaux
– HT : Je ne crois pas qu’une carrière politique puisse se relever d’un sèche-cheveux doré à la feuille.
– PS : Vous pouvez dire ce que vous voulez mais la rapidité avec laquelle De Rugy a annoncé sa démission, après les révélations de Mediapart qu’il n’a pas remises en cause, montre bien qu’on est dans une démocratie moderne et fonctionnelle.
– OVH :  S’il est viré, privé de chauffeur, de Rugy sera obligé de repartir à pinces.
– EEF : François de Rugy : «J’assume. Après avoir mangé mon homard j’ai fait caca dans les bois»
– LD : D’après sa femme, de Rugy est « incapable de bouffer une moule » !
– OM : Top 1 des mesures écologiques qu’on retiendra de François de Rugy : 1. Je ne mange pas de homard.
– PI : On a beau tout tenter, De Rugy manque de charisme, le Rugybashing ne fonctionnera pas, il lui manque un truc qu’avaient Benalla et Fillon.
– PM (caviste) : De Rugy  » le champagne, ça donne mal à la tête, je n’en prends pas ». En plus , il est con
– ES : Si ça se trouve, on retiendra juste de François de Rugy qu’il aura été le ministre de la Transition entre Nicolas Hulot et son successeur.
– GP : Je suis un peu déçue par le feuilleton de l’été, j’ai préféré le feuilleton de l’été dernier plus musclé . A quand la saison 2 de Benalla
– PR : Samedi soir, tu fais quoi ? Homard Répu ou merguez rond-point ?
– NR : Les amoureux qui s’bécotent sur les fonds publics, fonds publics, fonds publics
En s’gavant d’homard avec not’fric
Sont bien malhonnêtes
Les amoureux qui s’bécotent sur les fonds publics
En s’goinfrant sans gêne avec leur clique
Ont des méthodes bien pathétiques.

FESSEBOUQUERIES RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site ici. Merci d’avance.

La goutte de champ' qui fait déborder la vase…

 

(Post facebook de F. Chauvet) « Apres APATHIE on apprend que Serge RAFFY (directeur du Nouvel OBS) et Alexandre KARA (Directeur de France Info), le reporter du Monde Guillaume DASQUIE, l’écrivaine et journaliste Besma LAHOURIEN, le rédacteur en chef du magazine Capital François GENTHIEL, la présidente du directoire d’Arte France, Véronique CAYLA ou encore le journaliste Patrice ROMEDIENNE, mais aussi la productrice Vanessa DJIAN et le réalisateur Philippe FAUCON; plus Séverine SEVAT de RUGY (« journaliste » à Gala) étaient présents aux bacchanales des De Rugy
Ca commence à faire un paquet de journalistes qui se faisaient rincer par le contribuable »

Je partage par désespoir. Ô rage ô désespoir ! Oui, tout cela me désespère profondément. Ça va de plus en plus loin. Et c’est de moins en moins sanctionné. Sortira-t-on un jour de ce sac de m… qui régit notre quotidien ? Pourrons-nous un jour écouter avec enthousiasme un(e) politique qui a une véritable idée pour servir son pays et le peuple qu’il représente et uniquement lui ? En finira-t-on avec les éléments de langage ? Lira-t-on des écrits auxquels on peut se fier dans des journaux probes rédigés par des personnes qui mettent leur honnêteté professionnelle au-dessus des petites pratiques douteuses, pas illégales non, simplement reprochables ? Arrêterons-nous un jour d’avoir honte de ceux qui tout en haut se gavent sans aucune vergogne, qui « assument » insolemment le détournement des biens publics pour leur petit profit, comme un « je vous emmerde, pourquoi me justifierais-je, pauvres nases » plein d’arrogance ? Assisterons-nous  un jour à un changement radical de mentalité, de voir qu’eux aussi paient leurs achats comme le font les politiques des pays du nord, leurs loyers, leurs  repas, leurs travaux,leurs costards,  leurs dîners et autres festins, qu’ils vont enfin cesser de créer des lois à leur seul profit pour jouir d’une retraite plus que douillette, pour échapper à la justice, et au fisc en plaçant leur fric (à nous escroqués) hors de portée de Bercy avec qui ils copinent, nous privant d’une monumentale ressource pour améliorer la société, la santé, l’école, les moyens de circuler, les aides aux précaires et tant d’autres choses ? Aurons-nous alors le plaisir de payer nos impôts pour le bien de tous et non pour faire jouir des prédateurs ? Serons-nous satisfaits de trouver la France, un jour,  parmi les pays les moins corrompus d’Europe alors qu’elle en est loin ? Pourrons-nous alors affirmer que oui, la France est le pays des droits de l’homme, le pays d’une  justice égale pour tous et d’une vie politique saine ? Ne riez pas si je suis encore naïve mais là, la coupe de champagne est pleine et la goutte commence à faire déborder la vase ! C’est d’une violence inouïe et encore, je ne suis pas à plaindre.
Tout ce déballage me rend très triste, bien qu’heureuse qu’on puisse encore déballer les dégueulasseries commises par le petit monde de l’entre-soi (« entre-soi » me fait toujours penser à papier de soie, l’ancêtre du PQ. Ça porte bien son nom)…

Texte © dominique cozette

une sacrée vie de punkette !

De fringues, de musique et de mecs est le titre français du premier récit d’une icône punk de Londres, Viv Albertine. Le titre anglais est Clothes clothes clothes music music music boys boys boys.  Viv Albertine se raconte dans un livre qui m’a passionnée. Pourquoi ? Parce que j’aime beaucoup sa personnalité fragile, doutant d’elle, se dévalorisant sans arrêt mêlée à une folle hardiesse à aller au-devant d’improbables aventures, assez énormes. Comme celle d’acheter une guitare avec l’héritage de sa grand-mère bien aimée pour monter un groupe sans rien connaître à la musique et à son univers. Sa mère qui l’a élevée seule  espérait pour elle des études un peu poussées mais ses potes de l’entourage de Sid Vicious et des Clash l’influencent autrement. Elle ne semble pas très douée. La première fois que les Slits (les Fentes) se produisent sur scène, elle ne sait pas jouer debout !
Les quatre filles du groupe sont assez trash, surtout la chanteuse Ari, une jeune Allemande de 15 ans qui fait tout ce qui lui passe par la tête. Parallèlement Viv suit vaguement une école de couture car elle adore les fringues, elle s’habille de façon excentrique, très souvent chez SEX, la boutique de Vivienne Westwood, ça coûte une blinde mais ça classe. Sur la pochette de leur premier disques, elles posent torse nu avec de la boue, des plumes, de la peinture sur le corps et le visage. Rien à foutre ! Punk attitude. De façon générale, elle n’écoute personne, fait comme elle le sent, ne tire aucun plan sur la comète.
Elle vient de la classe ouvrière, pas de père, une petite soeur et une mère qui bosse dur pour qu’elles réussissent mieux qu’elle.
Mais la période punk n’a qu’un temps. Deux ans. Ari, la jeune chanteuse s’envole vers d’autres aventures, le groupe se disloque, Viv n’a pas envie d’en créer un autre. Après avoir vécu dans les squatts les plus  craignos et les endroits minables à plusieurs, vécu des aventures parfois importantes comme son histoire avec Mick Jones, elle retourne chez sa mère, petit pavillon pourri et entreprend des études de cinéma. C’est une révélation, elle adore ça. Alors elle bosse, elle bosse puis décroche des boulots, elle fait des films, des clips, ça marche si bien qu’elle gagne de l’argent. Elle peut s’acheter son petit chez-soi. Alors, elle va rencontrer un tout jeune homme de 10 ans de moins qu’elle (elle a passé la trentaine), lui est graphiste, gagne très bien sa vie. Ils se marient. Elle veut un enfant, lui pas trop mais elle se retrouve enceinte. Puis perd l’enfant. Sale période pour elle car elle va accumuler les fausses couches, puis tenter les FIV, neuf en tout, épuisantes, tuantes, qui finiront par lui donner une fille. Grand bonheur mais vite coupé par l’arrivée du sang. Il y a beaucoup d’hémorragies chez Vivi. Cette fois, c’est le cancer de l’utérus. Une horreur. Elle dépérit, les traitements l’épuisent, Mari (comme elle l’appelle) s’occupe bien de Bébé, ce qui lui permet de lutter. Elle maigrit de plus en plus, refait une sérieuse dépression, ce n’est pas la première. Mais finit par remonter la pente. De longues années comme ça. Elle ne travaille plus, ne s’occupe plus que de la maison qu’ils ont achetée au bord de la mer, et de la fillette. Ne voit personne d’autre. Mentalement, pas terrible. Elle s’accroche, veut que son couple marche, mais l’usure, le manque de considération de Mari pour elle l’atteint. Jusqu’au jour où elle reçoit une lettre admirative du séduisant Vincent Gallo, qui vit aux EU. Elle se demande bien pourquoi, et ça ne l’intéresse pas. C’est Mari qui insiste pour qu’elle donne suite, il lui montre les films. Alors, elle finit par lui téléphoner. Ils vont se téléphoner des heures pendant un certain temps jusqu’à de qu’elle se rende à New-York pour une reformation éphémère des Slits. Il est à Hollywood mais rapplique, il lui a dit qu’il l’aimait. Elle, elle veut rester fidèle. Que va-t-il se passer ?
Vous le saurez en lisant ce livre épatant où elle analyse avec finesse tout ce qui lui arrive et pourquoi. Ce n’est pas une bécasse qui voulait juste être célèbre, elle ne le voulait pas et surtout, comme elle est très curieuse, lit et se renseigne beaucoup, elle explique bien son parcours. A la fin, elle liste pour chaque année de références toutes les musiques qu’elle écoutait, les fringues qu’elle portait, les mecs qui ont compté pour elle (pas forcément des amants).
Dans la soixantaine aujourd’hui, elle décide de se consacrer à l’écriture. Elle vient de publier un nouveau récit autour de la mort de sa mère entrecoupé d’autres sujets. Je vais l’acheter.

De fringues, de musique et de mecs de Viv Albertine, chez 10/18.  2014 pour la première parution, 2017 ici. Traduit par Anatole Muchnik. 574 pages.

Texte © dominique cozette

Un arrangement bien compliqué

Elia Kazan a écrit l’Arrangement. Puis il a fait un film qui s’appelle pareil. On dit éponyme. Je ne l’ai pas vu mais je doute qu’il restitue le foisonnement de ce roman d’une densité extraordinaire.
Pour moi, l’histoire a commencé lorsque j’ai vu ce triste et magnifique film de sa femme Barbara Loden, Wanda, la fuite d’une d’une femme désespérée dans un paysage et une aventure non moins désespérés. Une superbe dérive. Ce film m’a laissé de profondes traces de mélancolie, il est devenu culte, comme on dit, mais n’a pas eu de succès à sa sortie. Barbara Loden est morte d’un cancer.
Ensuite, j’ai lu l’admirable livre de Nathalie Léger, Supplément à la vie de Barbara Loden, poignant, (voir mon article ici). Et depuis, de loin en loin, je recherche l’Arrangement de Kazan, où il relate, romancée, une grande partie de sa vie, notamment ses rapports avec sa femme et ses péripéties avec une de ses maîtresses dont il tombe fou amoureux. Pour le malheur de tout le monde. Je voulais approcher, moi aussi, Barbara Loden, d’autant plus qu’ensuite, Kazan a réalisé le film dans lequel il raconte leur histoire mais que, horrible frustration, il fait jouer le rôle par une autre alors que Barbara EST le rôle, qu’elle joue admirablement bien. J’apprends que Barbara Loden n’en peut plus de ce mari terriblement macho et que Wand lui permet de le fuir.
Ce que raconte l’Arrangement, c’est tous les petits arrangements que fait le narrateur pour vivre sa vie comme il l’entend. Il suppose que tout le monde en fait autant, qu’il est impossible de vivre sans mentir, sans tricher. Les 200 premières pages sont consacrées à sa maîtresse et sa femme, l’ accident (suicide inconscient ?) qui le fait réfléchir, ses nombreuses rechutes lorsqu’il rompt et qu’il n’aura de cesse de réitérer. Puis arrive la partie sur le père de Kazan, un grec exilé qui a fait de bonnes affaires en vendant des tapis puis qui a tout perdu. Kazan raconte par le détail les liens plus ou moins lâches et douteux qui le lient à sa famille, ses frères, sa belle-sœur, leurs avocats. Il n’arrête pas de tout larguer, son job hyper bien payé de publicitaire (cf Mad men), sa femme, sa maîtresse, son deuxième job hyper bien payé de chroniqueur cynique. Il n’arrête pas de se détruire par l’alcool, la violence, la mésestime de soi etc. Impossible de résumer cette épopée touffue…
Mais le drôle, c’est que j’ai écumé les librairies pour trouver ce bouquin, épuisé (refusant de céder à Amazon) et que j’ai fini par dénicher chez une jeune bouquiniste installée devant Notre-Dame de Paris encore fumante, qui elle-même venait de trouver ce livre dans un carton, dont elle ne savait quel prix lui accorder. Je lui ai proposé 20 euros qu’elle a acceptés.
Il me reste à voir le film de Kazan pour boucler la boucle…
Et surtout de vous recommander encore le livre de Nathalie Léger, il est vraiment formidable !

L’Arrangement d’ Elia Kazan 1967. Traduit par Marie-France Watkins, 1969 chez Stock, épuisé. 476 pages.

Texte © dominique cozette. Photo de Kazan et Barbara Loden sur Internet

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